C’est un coup de tonnerre. Certains diraient même « une petite bombe ». Après vingt ans de partenariat, Francis Joyon ne sera plus le skipper du trimaran Idec à partir de juin prochain.
Francis Joyon, 66 ans, a appris « fin février » de la part de son sponsor historique (depuis 2003, ndlr) que leur route allait se séparer. « J’ai appris qu’Alexia Barrier allait être la skippeuse de mon bateau, a-t-il confié à l’AFP. La remise des clefs aura lieu début juin (après The Arch, dont Idec Sport est le bateau ambassadeur, ndlr) (…) J’ai été étonné d’être remplacé sans être informé, mais d’un autre côté je suis content de ce que nous avons fait avec Idec. C’est la vie, on ne peut pas en vouloir. Il y a peut-être aussi une usure, normale après une relation si longue. » A la barre du trimaran Idec, Francis Joyon a notamment décroché le Trophée Jules Verne en 2017 avec le record du tour du monde en équipage en 40 jours 23 heures et 30 minutes.
Pour l’instant, ni Idec, ni Alexia Barrier n’ont communiqué sur le sujet. La nature même de l’accord entre la 24e du dernier Vendée Globe et Idec n’ayant pas été complètement définie. S’agit-il d’une mise à disposition du trimaran dans la perspective de son projet de Trophée Jules Verne 100% féminin à horizon 2025, ou d’un sponsoring en bonne et due forme ?
En tout cas, la fin d’une association historique peut surprendre, même si Patrice Lafargue, patron d’Idec, avançait quelques pistes il y a quelques mois. Dans un entretien accordé à Tip & Shaft, en septembre dernier, il laissait entendre qu’il se posait la question de l’avenir. Interrogé sur la perspective d’éventuellement changer de bateau ou d’en construire un, il répondait : « On ne s’interdit rien. L’envie est là, les moyens, on verra (…) Et un nouveau bateau, c’est dans deux ans minimum, Francis aura alors atteint un âge (68 ans) auquel ce ne sera pas forcément raisonnable de le lancer sur un bateau à foils. Ça veut dire quoi ? Un nouveau skipper ? Aujourd’hui, ça m’embêterait. A moins d’en trouver un qui ait un certain état d’esprit, avec lequel j’aurais envie de passer du temps… » Pour Francis Joyon, il n’est pas encore temps de dire adieu à la voile de compétition : « J’aimerais beaucoup repartir pour le trophée Jules Verne et essayer de battre le record en moins de 40 jours. J’ai pris contact avec Spindrift pour savoir s’il était possible de louer un bateau. Il faut que je trouve des partenaires. »