Conséquence de la crise que traverse le ski mondial, Rossignol veut baisser la rémunération de ses skieurs… de 50% ! Une bonne stratégie ? L’équipementier, en s’en prenant aux vedettes, réalise une opération de communication pour le moins délicate.
Le 27 mars dernier, le groupe a annoncé un plan de restructuration et de relance. Avec 450 postes (sur un total de 1.500) supprimés. L’équipementier a également demandé aux 250 athlètes sous contrat d’accepter une baisse de leurs émoluments. En difficulté, la marque tricolore parle de l’urgence de réduire ses coûts. Les rémunérations de plusieurs stars du cirque blanc, comme le Français Jean-Baptiste Grange ou l’Américaine Lindsey Vonn, diminueraient de 50% ! Difficile à accepter pour les meilleurs, mais également pour les autres. Ceux dont l’apport de la marque représente la quasi-totalité de leurs gains. Les meilleurs athlètes du fabricant français (Grange et Vonn en tête) touchent jusqu’à 300.000 euros, sans compter les primes au résultat. Des sommes qui s’ajoutent aux primes versés par les organisateurs des étapes de la Coupe du monde. L’Américaine Lindsey Vonn (312.347 euros) chez les femmes et le Français Jean-Baptiste Grange (184.909 euros) chez les hommes sont les skieurs qui ont encaissé le plus de primes au cours de la Coupe du monde 2008-2009.
Aussi, les coureurs ont formulé une contre-proposition à Rossignol : une diminution des contrats de 20%. Refus de l’équipementier français, tenu quoi qu’il arrive par les contrats signés et qui arrivent à échéance, pour la plupart, au printemps 2010 après les jeux de Vancouver (12-18 février 2009).
Manfred Moelgg s’en va
Trois possibilités s’offrent donc aux skieurs : accepter une baisse de salaire, se battre juridiquement pour faire respecter leur contrat, ou changer d’équipementier. C’est le choix de l’Italien Manfred Moelgg, vainqueur de la Coupe du monde 2007-2008 de slalom, qui a rejoint Fischer qu’il avait quitté il y a seulement un an… Vice-champion du monde 2007 de slalom, Moelgg, 27 ans, est le premier des skieurs majeurs de la marque française à faire ce choix, délicat sur le plan technique la saison des jeux Olympiques d’hiver.
Rossignol n’est pas le seul équipementier en proie à des difficultés. Ses concurrents auraient d’ores et déjà annoncé vouloir réduire leurs coûts en empêchant notamment les techniciens d’accompagner les skieurs lors des stages prévus dans l’hémisphère Sud, cet été.