L’équipe Israel Cycling Academy, qui évoluait en deuxième division l’année dernière, a récupéré la licence World Tour de Katusha et participera donc au prochain Tour de France. Elle y évoluera sous l’appellation « Israel- Start Up Nation ». Une pièce de plus dans la stratégie du pays pour communiquer à travers le sport.
Un match de football avec Lionel Messi à Tel-Aviv en fin d’année, une équipe cycliste au prochain Tour de France et sur les plus grandes courses du calendrier international, et depuis peu un accord avec l’écurie Williams F1 pour promouvoir un coureur automobile de l’État hébreu. Pas de doute, Israël joue à fond la carte du sport pour diversifier son image. Roy Nissany, 25 ans, est présenté comme le premier coureur automobile israélien en Formule 1. Il a l’espoir de faire mieux que son père. Nissany, qui a aussi la nationalité française, avait déjà fait des tests en 2014 avec l’écurie Sauber (Alfa Romeo aujourd’hui) et a effectué en décembre des essais avec l’écurie Williams à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. Son père, Chanoch Nissany, avait participé à une séance d’essais libres pour l’écurie italienne Minardi lors du Grand Prix de Hongrie 2005. C’est lui qui mérite donc techniquement le titre de « premier pilote israélien de F1 ». Mais il avait 42 ans à l’époque et a passé la plus grande partie de sa vie en Hongrie. « Roy a démontré ses talents dans les tests d’après-saison à Abou Dhabi et nous avons été extrêmement impressionnés », a déclaré Claire Williams, la directrice générale adjointe de l’écurie, ajoutant qu’« avoir un coureur israélien est un moment historique ». Pour l’instant, Roy sera cantonné au rôle de pilote d’essai pour l’ensemble de la saison 2020.
« Ma marque, c’est le pays d’Israël »
Sa monoplace arborera le drapeau israélien et le logo « Israel Start-up Nation », nom de la première équipe israélienne de cyclisme qui participera au Tour de France. L’équipe est financée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, associé à l’écurie Williams à titre de « président du management de Roy Nissany en F1 ». « J’ai certaines responsabilités en ce qui concerne le démarchage de sponsors », explique le mécène, à l’origine également en novembre dernier, dans un stade de Tel-Aviv, dumatch amical de football opposant l’Uruguay et l’Argentine avec à l’affiche la superstar argentine Lionel Messi. C’est lui aussi qui avait favorisé le départ du Tour d’Italie depuis Israël en 2018. « Il y a encore quelques années, il aurait été impensable pour un pilote de F1 de courir à Abou Dhabi », sous-entendu dans un pays arabe, soutient Adams, qui souhaite toucher les « 350 millions » de téléspectateurs de la F1, des personnes qui s’intéressent plus au sport et moins à la politique, pour donner une autre image d’Israël que celle du conflit israélo-palestinien. Une mission assignée également à Israel Cycling Academy, qui évoluait en deuxième division en 2019, mais qui change de dimension cette année. L’équipe, créée en 2015, a récupéré la licence – et recruté une bonne partie des anciens coureurs – de Katusha, laquelle a cessé son activité. Dan Martin, André Greipel et quelques-unes des recrues hivernales de l’équipe israélienne, évolueront ainsi sous les couleurs de « Israel – Start-up Nation ». « Nous aurons notre nom, Israël, au Tour de France, qui sera vu par 2,6 milliards de personnes avec nos couleurs bleu et blanc. C’est très symbolique », souligne Sylvan Adams, qui avait racheté l’équipe, précisant qu’au moins un des huit coureurs de son équipe sera de nationalité israélienne. «En 2018, j’ai voulu mettre plus d’argent et en 2019, j’ai décidé d’être plus agressif. Ma marque, c’est le pays d’Israël. C’est ça que je suis en train de promouvoir. Je n’aurais pas pu trouver un meilleur nom. C’est un peu comme une définition du pays à l’esprit innovateur », confie l’homme d’affaires.