Le géant allemand passe à l’exécution de sa menace. Adidas, principal sponsor de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), éclaboussée par les scandales de dopage et de corruption, met un terme à son partenariat avec l’instance trois ans avant le terme du contrat, qui courait initialement jusqu’en 2019. L’IAAF ne restera pas sans équipementier partenaire. Dans la foulée, la fédération a annoncé l’arrivée opportune du Japonais Asics.
Les deux parties ont décidé par consentement mutuel de mettre un terme à leur partenariat fin 2016. Nous voulons remercier l’IAAF pour sa coopération fructueuse et professionnelle et nous lui souhaitons le meilleur pour l’avenir, indique simplement le porte-parole d’Adidas Oliver Brüggen. Cette décision intervient pourtant dans un contexte troublé pour l’IAAF, secouée par des scandales de dopage et de corruption.
En marge du scandale du dopage d’Etat en Russie, l’IAAF se trouve mêlée à une suite d’affaires. En novembre 2015, le rapport de l’Agence mondiale antidopage (AMA) détaillait une culture profondément enracinée de la tricherie dans l’athlétisme russe. Dans le second volet du rapport publié début janvier 2016, le président de la commission d’enquête indépendante de l’AMA Dick Pound avait dénoncé une corruption faisant partie intégrante de l’IAAF, dont les dirigeants ne pouvaient ignorer l’ampleur du dopage. Principal accusé : Lamine Diack. Il est soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d’athlètes russes, en échange d’argent. L’ancien président de l’instance (1999-2015) a été mis en examen il y a un an pour corruption passive. Plusieurs autres responsables sont poursuivis par la justice française pour corruption. Les attributions des Championnats à Doha (Qatar) en 2019 et à Eugene (Etats-Unis), en 2021, sont également soupçonnées d’être entachées de corruption. Il y a un an, la banque russe VTB, tout en se défendant de réagir aux révélations sur le dopage en Russie, n’avait pas renouvelé son contrat avec la Fédération internationale.
La nouvelle équipe dirigeante, présidée par Sebastian Coe, s’est engagée sur le chemin de réformes structurelles. Trop tard cependant pour sauver l’accord avec Adidas, unique sponsor européen de la fédération. Signé en 2008, le contrat devait durer initialement onze années. Il faisait de l’équipementier allemand un partenaire officiel de l’IAAF. Sa fin précipitée est un coup dur pour l’instance dont l’image est ainsi entachée. Sur le plan financier, le manque à gagner est également important. Au total, le montant de ce partenariat était estimé à 33 millions de dollars. Certains évoquaient des sommes plus importantes encore, de l’ordre de 8 millions de dollars par an.
Asics vient au secours de l’IAAF
L’IAAF retombe sur ses pointes en annonçant la signature d’un accord avec Asics en tant que partenaire. A quel ni- veau et pour quelle durée ? Jusqu’au 2019, précise l’IAAF. La marque japonaise, parfaite- ment légitime sur le terrain de l’athlétisme, équipera les volontaires et les officiels lors des événements organisés par l’IAAF. L’athlétisme mondial débute un nouveau chapitre aujourd’hui, basé sur les fondations solides d’une gouvernance moderne et d’une détermination renouvelée pour protéger et promouvoir les athlètes propres, estime Sebastian Coe.