On le voit beaucoup, mais pas toujours là où on l’attend. Avec son art consommé de la communication, Alain Afflelou est un adepte du marketing sportif, mais est-il un fidèle partenaire du sport ?
Alors que les manuels de marketing sportif prônent la communication sur le long terme, que les études assènent que la fidélité à une même discipline est le meilleur moyen de rentabiliser son investissement, Alain Afflelou fait exactement l’inverse. Ou presque. Le nom de l’opticien est archi-connu dans le monde du sport. Sa légitimité n’est plus discutable. La marque s’est affichée dans le football, à Monaco, Marseille, Paris (encore aujourd’hui), Bordeaux, Créteil, Strasbourg, et ailleurs encore; dans la voile (La Solitaire du Figaro Alain Afflelou); le tennis avec la Fédération française de tennis et Amélie Mauresmo; ou sur le rugby aux côtés du Stade Français (1997). On a également vu l’opticien utiliser l’image d’athlètes comme Marc Raquil et Muriel Hurtis dans ses publicités.
Il se passe toujours quelque chose avec Alain Afflelou comme partenaire
Chez Alain Afflelou, on se défend de papillonner entre les disciplines, d’un club à un autre. La société prône même la situation inverse. Nous sommes un partenaire qui aime s’engager sur la durée nous reprend Eric Lesieur, secrétaire général d’Alain Afflelou. Ce sont les circonstances qui expliquent ces fréquents changements de casaques. Ainsi, après un titre de champion de France, Monaco (1988) et Marseille (1989) souhaitent obtenir plus d’argent. Les partenariats ne sont pas renouvelés. A l’inverse, en chutant en Ligue 2, Strasbourg provoque la mise en application de la clause de rétrogradation qui liait le club à son partenaire. On arrive ici à un autre point de l’engagement d’Alain Afflelou dans le sport. Le pourquoi. Nous aimons le sport, les valeurs qu’il dégage. Et notamment les sports d’équipe car ils sont proches de notre métier et des relations franchiseur-franchisés, détaille Eric Lesieur. Le travail d’équipe est quelque chose de fondamental pour nous. Que ce soit à la suite d’une opportunité (le Stade Français, La Solitaire du Figaro) ou pas, Alain Afflelou recherche la visibilité médiatique au travers de son investissement dans le sponsoring sportif, mais également un ancrage populaire. D’où le triptyque football/tennis/rugby. Parallèlement, les différents partenariats signés servent de relais locaux aux franchisés en leur offrant une plate-forme de relations publiques, avec en point d’orgue la quinzaine de Roland Garros (150 invités par jour durant le tournoi).
L’arrivée d’Alain Afflelou est une reconnaissance pour l’Aviron Bayonnais
A la veille de la reprise du Championnat de France du Top 14, Alain Afflelou réapparaît dans le rugby. Et c’est avec l’Aviron Bayonnais que le célèbre opticien a choisi de s’afficher comme sponsor maillot pour trois ans. Bayonne est une ville qui me tient particulièrement à coeur puisque c’est dans cette ville que nous avons ouvert notre premier point de vente franchisé en 1979 (660 magasins aujourd’hui dont plus de 300 franchisés) explique Alain Afflelou. Je m’associe non seulement à toutes les valeurs véhiculées par le rugby mais aussi à la ferveur du public d’un club historique, indique encore le lunetier. Avec le Paris SG et Roland Garros, l’Aviron Bayonnais devient un des trois piliers du sponsoring de l’entreprise. Il manquait à ce niveau de développement un grand partenaire de dimension nationale, a indiqué Francis Salagoïty, le président du club basque. C’est chose faite. L’arrivée de la société Alain Afflelou comme partenaire officiel est une reconnaissance pour l’Aviron Bayonnais.
Aucune des deux parties n’a souhaité révéler le montant de la contribution du nouveau partenaire. Si bien que les supputations vont bon train. Certains évoquent 500.000 euros par an, quand d’autres parlent plus volontiers d’une mise à 1 million d’euros. Mais qu’on se rassure. Sur les 35 millions déboursés chaque année en communication, le sponsoring n’est pas la part la plus importante du budget d’Alain Afflelou. En revanche, les revenus marketing de l’Aviron Bayonnais représentent le tiers du budget du club cette saison (9 millions d’euros), marquée également par l’arrivée d’un nouvel équipementier, Canterbury, champion du monde avec l’équipe nationale sud-africaine.