Existe-t-il une échelle dans les scandales du sport ? Si Adidas continue d’accorder sa confiance à la FIFA, comme les autres partenaires de la fédération internationale d’ailleurs, ce n’est plus le cas pour l’athlétisme. L’équipementier ne veut plus être lié aux scandales secouant l’IAAF et casserait son contrat de partenaire.
L’équipementier sportif allemand Adidas, principal sponsor de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), éclaboussée par les scandales de dopage et de corruption, va mettre un terme à son partenariat avec l’instance quatre ans avant le terme du contrat, croit savoir la BBC. Le géant allemand, dont la décision est directement liée aux scandales qui frappent l’IAAF, aurait averti la fédération internationale qu’il songeait à mettre un terme à son contrat, après la publication d’un rapport de l’Agence mondiale antidopage (AMA) en novembre, détaillant une culture profondément enracinée de la tricherie dans l’athlétisme russe. Dans le second volet du rapport publié début janvier, le président de la commission d’enquête indépendante de l’AMA Dick Pound avait dénoncé une corruption faisant partie intégrante de l’IAAF, dont les dirigeants ne pouvaient ignorer l’ampleur du dopage. L’ancien président de l’instance Lamine Diack a été mis en examen début novembre pour corruption passive. Il est soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d’athlètes russes, en échange d’argent.
L’accord de sponsoring, d’une durée de 11 ans et d’un montant de 33 millions de dollars (environ 31 millions d’euros), a été signé en 2008 et devait courir jusqu’en 2019. Mais la BBC, qui cite des sources anonymes, a avancé que le montant de ce partenariat était bien plus élevé, atteignant par exemple pour cette seule année 8 millions de dollars (environ 7,4 millions d’euros). En se basant sur ces chiffres, le montant total du manque à gagner pour l’IAAF serait donc de 30 millions de dollars (environ 27,8 millions d’euros) pour les quatre prochaines années. Fin novembre, la banque russe VTB, tout en se défendant de réagir aux révélations sur le dopage en Russie, n’avait, elle, pas renouvelé son contrat avec la Fédération internationale.
Si elle se confirme, cette défection (du seul sponsor officiel européen de la fédération) risque d’augmenter la pression sur le président de l’IAAF Sebastian Coe, qui a succédé en août à Lamine Diack en août dernier, en étant pendant 7 ans l’un des vice-présidents de ce dernier. Lui-même doit se défendre d’ingérence dans le dossier d’attribution des Championnats du monde 2021 à Eugene. Ville qui a vu naître Nike dont Coe était un ambassadeur jusqu’à novembre dernier.