Le foot français ne trouve plus son public (payant), et Vincent Labrune tire la sonnette d’alarme. Dans le quotidien Les Échos, le président de la Ligue de football professionnel (LFP) réagit à la proposition de loi déposée au Sénat sur la gouvernance du sport professionnel en France, et déclare une nouvelle fois la guerre au piratage, qui représente « 300 M€ de pertes pour le sport français chaque année et au moins 130 M€ pour les clubs professionnels » et dont la lutte pour endiguer ce fléau est « l’urgence absolue ». Vincent Labrune s’attarde aussi sur la stratégie de DAZN, qui avait lancé en début de saison un abonnement 39,99 €/mois sans engagement (29,99 € avec un engagement de 12 mois), avant de revoir petit à petit ses prétentions à la baisse, jusqu’à offrir la Ligue 1 contre l’achat d’un menu… chez McDonald’s. « Historiquement, quand il y a un nouvel entrant sur un marché – et c’est ce que DAZN a fait ailleurs en Europe – il commence par des prix bas puis les augmente au fur et à mesure », observe le président de la LFP. « Nous avons été surpris de la politique tarifaire mise en place en août dernier, mais ce n’est pas la Ligue qui fixe les prix des abonnements », se dédouane-t-il. DAZN est-il en ce sens responsable d’une hausse du piratage ? « Cela a peut-être contribué à accélérer le phénomène », poursuit Labrune. « Mais désormais, on a tous le même objectif, celui que DAZN performe, et j’ai le sentiment que tout le monde se mobilise. » Et d’ajouter: « De toute façon, quelle que soit l’option retenue, qu’on continue avec DAZN, qu’on crée notre chaîne ou qu’un autre acteur arrive, nos droits domestiques ne pourront pas remonter si on tolère que quasiment la moitié des téléspectateurs piratent nos contenus. »
Le biathlon de plus en plus puissant sur la chaîne L’Équipe.
Diffuseur en clair du biathlon, la chaîne L’Équipe affiche, à l’issue de cette saison, une audience en hausse de 23 % par rapport à la saison 2023-2024. Le diffuseur de la Coupe du monde et des Championnats du monde affiche une moyenne d’un million de téléspectateurs par course. En moyenne, par épreuve, elle se classe leader TNT et troisième chaîne nationale. Cette saison 41 courses ont franchi la barre du million indique La Chaîne L’Équipe contre 26 lors de la saison précédente. Un engouement constaté lors de la dernière épreuve de la saison, notamment lors de la mass-start femmes à Oslo, déterminante dans la quête du gros globe de cristal entre la Française Lou Jeanmonnot et Franziska Preuss, avec 1,558 million de téléspectateurs selon Médiamétrie. Le même jour, la mass-start hommes a attiré 1,453 million de téléspectateurs.
Record de la saison pour Complément d’enquête.
Jeudi 27 mars, en deuxième partie de soirée, le magazine d’investigation de France 2 a réuni 718.000 téléspectateurs avec son enquête consacrée au président du PSG et de beIN Media Group, Nasser al-Khelaïfi « Pouvoir, scandale et gros sous les hors-jeu du PSG ». Complément d’enquête a obtenu une part d’audience de 10,4 %, record de la saison pour le programme de la chaîne publique. L’émission a particulièrement été suivie par les jeunes, avec une pda de 16,2 % chez les 25-49 ans. Si aucun dirigeant du football français ne s’est exprimé dans le reportage, seuls trois témoignages de présidents de Ligue 1 ont été dévoilés, avec des voix modifiées. « Le vrai patron de la Ligue, c’est Nasser. Vincent Labrune lui est totalement inféodé. C’est son chamelier », affirme l’un d’eux, sous couvert d’anonymat.
269 000 téléspectateurs devant Milan-San Remo sur Eurosport.
Diffusée sur Eurosport, la Classique Milan-San Remo a attiré jusqu’à un demi-million de téléspectateurs, permettant à la chaîne omnisports de réaliser sa meilleure journée (0,8 % de part d’audience sur l’ensemble du public) depuis les Jeux Olympiques 2024. L’édition 2025 de Milan-San Remo a attiré en moyenne 269.000 téléspectateurs sur Eurosport, selon Médiamétrie. Ils étaient même 511.000 au moment de la victoire de Mathieu Van Der Poel. L’édition féminine de la Classique a de son côté réuni en moyenne 147.000 téléspectateurs, avec un pic à 301.000 au moment du sprint final.
LFP Media recrute.
Benjamin Morel, directeur général de LFP Media depuis deux ans, a quitté ses fonctions fin février. Pour le remplacer, la filiale commerciale de la LFP, chargée notamment des droits TV de la Ligue 1, discute avec Nicolas de Tavernost (75 ans), ex-patron du groupe M6, selon Le Parisien. Son profil est idéal : fort de 30 ans à la tête de M6, il maîtrise l’audiovisuel et la négociation des droits TV. Son dernier coup ? Obtenir ceux des Coupes du monde 2026 et 2030 pour M6 avant son départ. Il connaît aussi bien le football : M6 a possédé les Girondins de Bordeaux durant deux décennies, avant leur vente réussie en 2018 pour 100 M€. Bref, il semble être l’homme de la situation, sauf si des conflits d’intérêts posent problème. Il reste vice-président de CMA Media et PDG par intérim de BFM et RMC, un poste qu’il doit bientôt quitter au profit de Régis Ravanas, tout en restant président de RMC BFM. Selon L’Équipe, le football professionnel cherche non pas une, mais deux personnalités : un président non-exécutif pour épauler le futur patron de la société commerciale. Récemment, des rumeurs évoquaient l’ex-PDG d’Orange, Stéphane Richard, pour diriger LFP Media.