En décidant d’annuler les demi-finales et la série finale de la Ligue Magnus, la Fédération française de hockey sur glace (FFHG) a pris une décision radicale. La Ligue Magnus n’aura pas de champion 2020 et pas de relégation. Une saison blanche. Éric Ropert, directeur général de la FFHG, fait le point sur cette décision.
Sponsoring.fr Est-ce un soulagement d’avoir annoncé la fin de la saison ?
Éric Ropert Prendre une décision ferme nous permet de reprendre le contrôle. L’incertitude est la pire des choses. Les patinoires ne sont plus accessibles, les joueurs ne peuvent plus s’entraîner, et il y a les questions des contrats à régler. Tout le monde est maintenant fixé. La FFHG traite les derniers dossiers en cours avant de se projeter sur la saison prochaine. Il y aura un calendrier, qui n’est pas extensible, à gérer avec l’équipe de France à intégrer. Il s’agit d’anticiper la reprise pour être dans les meilleures conditions possibles. Dans l’immédiat, nous sommes tous soumis au régime du confinement qu’il convient de respecter.
Pas de champion, pas de promotion ni de relégation, était-ce la seule solution possible ?
Octroyer un titre de champion de France dans ces conditions n’aurait eu aucun sens. Ce n’est pas dans l’esprit du hockey sur glace. Notre culture est de disputer des play-offs pour décerner le titre et des play-downs pour les descentes. La saison régulière permet d’établir une hiérarchie que les play-offs peuvent bouleverser. C’est l’essence du sport. Il y a eu unanimité pour décider que cette saison serait blanche. Amiens, en tant que vainqueur de la Coupe de France, jouera la Continental Cup, la saison prochaine. Pour la Ligue des champions de Hockey (CHL), le règlement permet de qualifier le vainqueur de la saison régulière. Ce sera donc Grenoble.
Tout le monde s’attend à souffrir économiquement. Comment les clubs de hockey sur glace vont-ils sortir de cette situation ?
Contrairement à d’autres disciplines, la saison régulière était terminée et nous en étions au stade des demi-finales des play-offs. Si on met de côté des structures comme Grenoble ou Rouen, la participation aux play-offs de la Ligue Magnus n’entre pas dans le budget prévisionnel des clubs. La fin de la saison aura donc un impact limité pour la majorité d’entre eux. Pour la suite, je suis plus inquiet. Le hockey sur glace ne dépend pas des droits de retransmission. Mais il a besoin de ses spectateurs et de ses soutiens. Le secteur privé, comme public, sera-t-il en mesure de continuer à nous accompagner une fois la crise sanitaire passée ? Dans quelle situation économique seront ces entreprises ? Les partenaires du hockey sur glace sont avant tout des acteurs locaux. La Commission Nationale de Suivi et de Contrôle de Gestion (CNSCG) va forcément prendre en compte la situation créée par cette crise. Le ministère des Sports est proactif depuis le début. Nous lui avons fait remonter le maximum d’informations. Mais il est vraisemblable, et logique, que les pouvoirs publics soient mobilisés sur d’autres sujets que le sport après la crise.