L’UEFA s’attend à un impact record pour l’Euro féminin 2025 disputé en Suisse (2-27 juillet). Mandatée par la confédération, la société EY estime que l’Euro 2025 devrait générer 180 millions de francs de valeur ajoutée brute pour le pays hôte.
Les bénéfices économiques d’une telle manifestation dépendent de nombreux facteurs. L’enjeu se joue tout d’abord au niveau de la fréquentation des stades. Le précédent Championnat d’Europe de football, disputé en 2022 en Angleterre, a enregistré une affluence de près de 575.000 spectateurs, soit plus du double de l’édition 2017 aux Pays-Bas. L’objectif est de battre un nouveau record en 2025 en vendant les 673.000 billets disponibles. Une ambition qui ne paraît pas démesurée. En mai, plus de 550.000 tickets avaient déjà trouvé preneurs. Une part importante de supporters étrangers maximise l’effet économique avec des dépenses en plus durant leur séjour. Les visiteurs étrangers stimulent l’activité économique, car ceux-ci dépensent généralement plus par match, notamment s’ils ont besoin d’un hébergement dans l’une des huit villes hôtes de la compétition. Sur les plus de 137.000 billets écoulés à l’international, 29,2% ont été vendus en Allemagne voisine, 20,7% en Angleterre et 8,1% en France pour le podium.
Grâce à des primes record de 41 M€ (16 M€ en 2022) et à une garantie pour les joueuses de recevoir, pour la première fois, une prime de la part de leur association nationale, l’UEFA compte sur la compétition pour servir de catalyseur pour l’avancée du football professionnel féminin en Europe. « Les répercussions de l’Euro féminin 2025 vont plus loin que la compétition en elle-même. Grâce à des primes records et à un intérêt sans précédent de la part des sponsors (avec augmentation de 145 % des recettes de sponsoring, ndlr), le tournoi va générer plus d’investissements dans le football féminin que jamais auparavant », souligne le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, rappelant que « des montants importants ont été accordés à des projets d’héritage en Suisse ». Le plan d’héritage du tournoi, doté de 11 M€, prévoit de renforcer les standards et la visibilité du championnat suisse féminin, la Women’s Super League. Le but est de doubler le nombre de spectateurs qui assistent aux matchs chaque année pour le faire passer de 75.000 à 150.000 d’ici à 2027. Le football de base devrait également bénéficier d’un élan. L’ambition est de faire passer le nombre de femmes et de filles qui jouent au football en Suisse de 40.000 à 80.000, mais aussi de proposer de nouvelles passerelles aux entraîneures et aux arbitres femmes. « Dans les années 1960, le football féminin était encore interdit en Suisse, rappelle Dominique Blanc, Président de l’Association Suisse de Football. Aujourd’hui, des filles s’inscrivent chaque jour auprès de nos clubs pour pratiquer le football. Il y a vingt ans, les gens se retournaient lorsqu’ils voyaient une fille se promener avec un maillot de football et un sac de sport. Maintenant, c’est tout à fait naturel. »

Un impact de 180 millions de francs suisses
Le rapport d’impact estime, dans un scénario médian, l’impact de l’Euro 2025 féminin à 180 millions de francs suisses pour la Suisse. Ce chiffre descend à 168 millions pour le scénario a minima et monte à 193 millions pour le scénario ambitieux. Les retombées proviennent principalement des dépenses de l’organisateur (74 % de l’impact dans le scénario médian), notamment du fait de la nette augmentation des dépenses relatives à la réalisation et à l’héritage par rapport aux précédentes éditions (11 M€). L’impact attendu localement dans les huit villes hôtes, y compris les dépenses des visiteurs suisses et internationaux, est estimé à 141 millions de francs suisses au total dans le scénario médian.


