Ce que Stéphane Richard, le nouveau patron d’Orange, laissait présager se confirme. L’opérateur ne participera pas au prochain appel d’offres de la Ligue de football professionnel (LFP) sur les droits de retransmission de la Ligue 1.
Stéphane Richard avait jugé récemment déraisonnables les sommes dépensées (203 millions d’euros par an) pour diffuser des rencontres de Ligue 1. Xavier Couture, directeur des contenus d’Orange, se fait plus précis. Son discours a changé. Hier, l’investissement de l’opérateur sur la L1 était parfaitement justifié. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Devant l’association des journalistes médias, il a expliqué qu’Orange n’avait pas vocation à être concurrent de Canal Plus. Xavier Couture explique ce changement de stratégie à 180°. La somme que nous investissons est trop importante par rapport aux bénéficies que l’on peut en attendre, juge-t-il désormais. Nous n’avons pas enregistré un accroissement de valeur suffisant pour justifier un investissement de cette nature. En clair, il est impossible pour nous de rentabiliser les droits du football. Les chaînes payantes dOrange – Orange Sport et Orange Cinéma Séries – totalisent moins de 713.000 abonnés alors que le point déquilibre est à 3 millions dabonnés. Couture se dit partisan d’arrêter les frais et propose qu’Orange distribue la chaîne de la Ligue qui serait lancée en 2012 plutôt que de continuer à payer 200 millions d’euros par an.
Il est désormais certain que le prochain appel à candidatures de la LFP n’atteigne pas le même niveau de ressources que celui obtenu il y a deux ans (668 millions d’euros par an). Une catastrophe pour les clubs de L1 ? Non, répond Couture. Il est possible qu’en temps de crise le football doive se serrer la ceinture. Mais il ne faut pas exagérer, son économie ne sera pas complètement bouleversée. A voir. Car dans l’attente de l’arrivée de nouveaux stades dans le cadre de l’Euro 2016 pour impulser un nouveau souffle, les clubs devront probablement affronter un double effet ciseau. A la baisse programmée des droits de retransmission, leur source principal de recettes, il auront à gérer un effondrement des revenus liés aux transferts de joueurs. Partout en Europe, les clubs veulent diminuer leurs charges et le joueur français n’est plus à la mode. La mascarade de l’équipe de France en Afrique du Sud risque d’avoir des conséquences insoupçonnées en dévaluant un peu plus encore la valeur du football français.