Plus personne n’en parlait et voici que coup sur coup, deux clubs professionnels (Saint-Etienne en football et Marseille-Vitrolles en rugby) annoncent leur intention de faire appel au marché. Avec des objectifs totalement différents.
C’est Jean-Michel Aulas qui doit en rire. Alors que Bernard Caïazzo, co-président du club et actionnaire à 50% de l’AS St-Etienne (avec Roland Romeyer), s’est toujours moqué de l’introduction en Bourse de l’Olympique Lyonnais, l’ASSE envisage elle-aussi de faire appel au marché ! Les Echos révèlent que l’AS Saint-Etienne a l’intention d’introduire sur le marché une partie du capital du club. Nous souhaitons vendre 35% du capital à des investisseurs pour lesquels la Bourse est une porte de sortie naturelle, explique Bernard Caïazzo. Le co-actionnaire des Verts, qui a repris le club en 2003 au bord de la cessation de paiements pour 10 millions d’euros, évalue sa valeur à 65 millions d’euros, et souhaite un actionnariat populaire qui ne se ferait pas d’illusions sur le niveau de rendement. Traduction : vous n’allez pas vous enrichir avec les actions ASSE.
Nous l’envisageons depuis peu, car nous avons eu des propositions de rachat, indique encore Bernard Caiazzo au quotidien économique pour justifier de ce revirement. L’argent ainsi levé servira à franchir une étape avec un niveau de budget d’au moins 80 millions d’euros toujours selon Bernard Caiazzo qui précise ne pas vouloir aller en Bourse pour construire un nouveau stade. Ce qui risque de limiter l’attrait pour le club qui n’est pas propriétaire, comme tous les clubs en France ou presque, de son stade.
Toutefois, si l’arrivée de l’AS St-Etienne à la corbeille doit se faire, elle n’interviendra pas avant trois ou quatre ans. Ou jamais, non ?
Marseille-Vitrolles vise la corbeille
Chercher des capitaux sur les marchés financiers est déjà osé pour un club de football professionnel un tant soit peu structuré. Mais il faut être sacrement gonflé lorsque vous êtes un club de rugby. Qui plus est de Fédérale 1. Soit l’équivalent de la troisième division !
Cette annonce surprise est venue de la part du club de rugby de Marseille-Vitrolles. Le club de Fédérale 1 souhaite son introduction en Bourse cet automne pour financer ses ambitions sportives. Nous travaillons sur un projet d’introduction au marché libre pour fin octobre-première quinzaine de novembre. L’objectif est de préparer ainsi une introduction au second marché pour la fin de la saison, explique sans rire le président du club, Claude Atcher.
Le club marseillais s’est déjà distingué cet été en opérant un recrutement spectaculaire à ce niveau avec l’engageant de l’ancien international néo-zélandais Jonah Lomu.
Jamais un club de rugby n’avait avancé dans cette direction. En France, deux clubs de football sont côtés : l’Olympique Lyonnais (Ligue 1) et le FC Istres (Ligue 2). C’est d’ailleurs l’un des principaux actionnaires du club d’Istres qui a soufflé l’idée à Marseille-Vitrolles. Et pour cause, Bertrand Calvignac, par le biais de sa société Compulease, détient environ 20% des actions de Marseille-Vitrolles.
Il s’agit de nous préparer dès aujourd’hui à l’échéance de la Pro D2 et de trouver des fonds pour le développement sportif du club. Car si nous y accédons, ce qui est notre objectif, nous savons qu’il sera très difficile de trouver 1 à 2 millions d’euros en deux ou trois mois à l’intersaison, poursuit le patron du club marseillais. L’objectif est ainsi de faire passer le budget, actuellement de 2 millions d’euros, à environ 5 millions d’euros, avec l’apport des droits télévisuels.