Bientôt, il ne restera plus que l’Espagne. Dans les principaux championnats professionnels de football, les droits de retransmission des épreuves sont commercialisés collectivement. L’Italie vient de s’y convertir.
Même l’Angleterre ne remet pas en cause cet pierre angulaire du sport business. L’Espagne, le Real Madrid et le FC Barcelone en tête, préfère toujours négocier individuellement mais la Liga devra tôt ou tard se soumettre elle-aussi au collectif. L’Italie l’a bien fait. Lors de la première journée du Sportel, le rendez-vous du sport et de la télévision, la Serie A a débarqué à Monaco pour vanter ses mérites auprès des diffuseurs du monde entier avec le lancement de son appel d’offres pour les droits internationaux pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012 (plus ceux de la Serie B).
Le package proposé par la Ligue italienne concerne plus de 840 matches par saison, dont 380 en Serie A et 462 en Serie B. Un match aura lieu le dimanche à 12h30, un nouvel horaire destiné à susciter l’intérêt des téléspectateurs asiatiques.
Pour l’heure, l’Italie tire 80 millions d’euros par an hors des Alpes. C’est bien plus que la Ligue 1 (environ 20 millions d’euros), mais c’est beaucoup moins que la Premier League. Cette dernière évolue à des sommets inaccessibles avec ses 350 millions d’euros environ glanés sur les marchés internationaux. L’Italie espère que la vente collective va faire monter les enchères. Comme en France où Canal Plus et Orange se partagent les clubs de Serie A pour un coût global de 7 millions d’euros par an. La ligue italienne espère vendre ces droits internationaux pour au moins 100 millions d’euros. La priorité c’est d’abord d’augmenter la visibilité du Calcio dans le monde, pour ensuite augmenter les revenus, a estimé Jean-Claude Blanc, directeur général de la Juventus Turin.
Sur son marché intérieur, la vente collective a déjà eu des effets positifs. La valeurs des droits de la Serie A a augmenté de 30% indique Maurizio Beretta, président de la Ligue italienne de football (Lega Calcio). Les dernières négociations, pour les deux mêmes saisons, auraient rapporté au moins 1,148 milliards d’euros du package vendu à Sky Italia, contrôlé par Rupert Murdoch, et 435 millions d’euros pour celui cédé à Mediaset, qui appartient au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
Qui dit vente collective, dit également répartition collective. Ici aussi l’Italie a fait sa révolution en adoptant un système similaire à celui en place en France : 40% des sommes encaissées sont répartis à parts égales entre les clubs, 30% sont liées aux résultats sportifs, et 30% sont attribuées selon le bassin de supporters. Ce qui n’empêche pas les grincheux de pester contre le système. Ainsi Adriano Galliani, administrateur délégué du Milan AC regrette perdre 10 millions d’euros par an. Il est vrai qu’avec l’ancien système, lorsque le club milanais négociait seul ses droits de diffusion, il était déjà un modèle de vertu financière…