Un mois après son naufrage sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, Fabrice Amedeo a acheté un nouveau bateau afin de disputer le prochain Vendée Globe en 2024.
Le skipper de Nexans – Art et Fenêtres, qui a vu son bateau brûler et sombrer sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en novembre dernier, s’est porté acquéreur, juste avant Noël, d’un IMOCA pour participer au prochain Vendée Globe. Il s’agit de l’ancien Gamesa / La Mie Caline, un plan Owen Clarke de génération 2008 initialement construit pour l’Anglais Mike Golding. Le bateau est doté de petits foils que l’équipe de Fabrice Amedeo va supprimer pour revenir à un bateau à dérives.
« C’est une immense satisfaction de pouvoir repartir de l’avant et de penser à nouveau au Vendée Globe, se félicite Fabrice Amedeo. Il y avait d’autres options mais elles étaient très couteuses ou très risquées techniquement et sportivement. Je me suis dit qu’après un naufrage, il fallait suivre la voie de la raison : être au départ du Vendée Globe sera une grande victoire et le terminer ce sera dingue ! En partant sur des choix extrêmes, je n’avais que des plumes à y laisser. Mes partenaires ne me reprocheront jamais d’avoir été humble et raisonnable, par contre ils n’auraient jamais compris que je me brûle les ailes sur un bateau trop radical ou mal né ».
Le futur Nexans – Art et Fenêtres a été racheté au Guadeloupéen Rodolphe Sepho. Il est actuellement à bord d’un cargo et devrait arriver à Lorient la semaine prochaine. Cet IMOCA avait été équipé d’un nouveau mât et de foils en 2017 pour Arnaud Boissières. Fabrice Amedeo et son équipe ont choisi de prendre un autre chemin avec ce bateau. Les foils vont être supprimés et remplacés par des dérives, les ballasts vont être transformés pour être plus performants et le bateau sera considérablement allégé. « Le bateau a un foil cassé, explique le skipper. Il est plus cohérent et moins cher de repasser en dérives que de mettre de nouveaux foils ou encore de remplacer le foil cassé. Nous ne pourrons pas jouer dans la course aux foils avec les bateaux de dernière génération qui valent près de 14 fois le prix de mon bateau. Nous allons donc suivre le chemin de sobriété porté par Jean Le Cam depuis le dernier Vendée Globe : un bateau léger, fiable, simple. On va avoir plus de difficultés sur les transats mais il y a un coup à jouer sur le Vendée Globe, notamment dans les mers du sud. Nous allons aussi continuer à naviguer pour la science et contribuer, à notre échelle, à lutte contre la pollution des océans ».
Les capteurs océanographiques qui équipaient le bateau perdu sur la Route du Rhum vont être rachetés et réinstallés à bord grâce à Onet, partenaire engagé du projet océanographique qui soutient Fabrice Amedeo dans sa démarche citoyenne depuis le tout premier jour. Le laboratoire embarqué intégrera l’Ocean Pack qui mesure la salinité, le CO2 et la température de l’Océan, le capteur de Microplastique et enfin le capteur d’ADN environnemental. D’autres capteurs sont à l’étude et prendront bientôt place à bord.
Fabrice Amedeo et son équipe sont également engagés sur le volet de la transition énergétique avec, pour objectif, de réaliser le tour du monde sans recourir à l’énergie fossile. Une ambition chère à ses partenaires Nexans, Hager Group et Gaz Européen. « Avec ce bateau, nos ambitions sportives seront plus modestes, admet le skipper, même si le Vendée Globe est une aventure et qu’il se passera beaucoup de choses dans les mers du sud au cours de l’hiver 2024-2025. Nous continuons à nous investir pleinement sur le volet de préservation des océans et de la transition énergétique pour faire vivre l’aventure tout en étant à l’affut pour réaliser une performance inattendue sur le prochain Vendée Globe ».