L’Arkéa Ultim Challenge partira au début de l’année prochaine. Le grand départ sera donné le 7 janvier 2024 à Brest pour un tour du monde en solitaire sur le même parcours que le Vendée Globe. Un événement unique pour la classe Ultim.
Initialement prévue en fin d’année 2023, la course se déroulera finalement en tout début d’année prochaine avec un grand départ le 7 janvier 2024. L’événement imaginé et peaufiné depuis des années est organisé par OC Sport Pen Duick en partenariat avec la région Bretagne, le département Finistère, la ville de Brest et Arkéa Crédit Mutuel. « Brest est le port de tous les records avec le trophée Jules Verne mais nous souhaitions que la ville revienne dans le domaine de la course au large, avait expliqué François Cuillandre, le maire de Brest, lors de l’officialisation de la ville comme port d’attache. Et quel plus beau challenge qu’avec les Ultim, les plus gros et rapides bateaux au monde pour faire ce tour du monde, ce sera un moment extraordinaire pour la pointe de Bretagne. »
Une première dans l’histoire de la course au large.
Il s’agit de la première course autour du monde en solitaire organisée à bord d’Ultim, maxi-trimarans de 32 m de long pour 23 m de large, conçus pour voler au-dessus de l’eau et effectuant des pointes de vitesse à près de 90 km/h dans des conditions favorables. Les skippers devraient boucler ce tour du monde d’Ouest en Est, par les 3 caps (Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn) en environ 45 jours, d’après le record établi par François Gabart en 2017 (42 jours, 16 heures). La course emprunte le même parcours que le prestigieux Vendée Globe, tour du monde en solitaire effectué à bord des monocoques de la classe Imoca. Mais à la différence de « l’Everest des mers », les escales techniques seront autorisées et sujettes à un temps minimum d’arrêt de 24 heures. « Notre sport est vraiment un sport mécanique (…) il en va de la sécurité du marin », justifie Guillaume Rottée, directeur de course. Pour pimenter le défi, le règlement prévoit un mode « ghost » (fantôme). D’une durée de vingt-quatre heures, il pourra être utilisé à deux reprises par chacun des skippers. Pendant sa durée d’activation, la position géographique sera cachée au public et aux autres concurrents. Pour des raisons évidentes de sécurité, seule la direction de course connaîtra les positions.
Pour faire une belle course, il faut forcément de beaux marins. Et de ce côté-là, l’Arkéa Ultim Challenge possède un plateau alléchant. Six marins chevronnés partiront. Eric Péron (Adagio) a terminé il y a quelques jours son processus de qualification et rejoint Thomas Coville (Sodebo), Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI), Anthony Marchand (Actual) et Tom Laperche (SVR Lazartigue) au départ. Certains ont déjà réalisé un ou plusieurs tours du monde notamment lors de tentatives du trophée Jules Verne ou du tour du monde en solitaire comme Thomas Coville, mais jamais dans une configuration de course sur trimaran. « On va marquer notre sport sur notre terrain de jeu favori : la planète », se réjoui Thomas Coville, huit tentatives de record du tour du monde à son actif. « Cette fois, c’est très différent. On sera six sur la ligne de départ. Chacun va y aller avec son histoire et son expérience et on va partager la course ensemble », ajoute le marin de 55 ans. « C’est un grand challenge qui va être incroyable », abonde Armel Le Cléac’h, récent vainqueur de la Transat Jacques-Vabre avec Sébastien Josse. « On part sur un marathon. La gestion de la machine, la gestion humaine, li va falloir prendre soin de tout », dit-il.
L’épreuve débutera officiellement le 29 décembre, date de l’ouverture du village de 11.000 m2 à Brest, que le directeur général d’OC Sport Pen Duick, Joseph Bizard, a voulu « sensationnel, à l’image de la course », et sur lequel sont attendues « 100.000 à 200.000 personnes ». En surplomb des six Ultim, 3.000 m2 d’espaces couverts vont être installés, dont une structure « cathédrale » de 1.000 m2 et de 10 mètres de haut, baptisée « l’Atelier des Géants », qui comprendra un espace d’exposition dédié à la course et les stands des collectivités partenaires. D’autres espaces sur le village seront dédiés aux partenaires privés et médias, et aux teams ; la « Scène Ultim » accueillera le bar officiel et la scène proprement dite pour la présentation des skippers et des concerts quotidiens. Le village fermera ses portes le dimanche 7 janvier, date du départ retransmis en direct sur France 3. Cette première édition a nécessité un budget entre 5 et 7 M€. Les partenaires publics (la ville de Brest et l’agglomération Brest Métropole, la région et le département) et le sponsor titre Arkéa, se sont engagés auprès de l’organisateur pour deux éditions.
Laperche pourra-t-il être au départ ?
Seule interrogation encore au tableau, la participation du maxi-trimaran bleu SVR-Lazartigue. « A l’arrivée de notre convoyage retour des Antilles, nous avons repéré une faiblesse dans le bras avant tribord et on ne peut pas partir comme ça », estime Tom Laperche, barreur du SVR-Lazartigue. Après deux transatlantiques effectuées en quelques semaines, le voilier a été sorti de l’eau à Concarneau pour tenter de réparer à temps pour prendre le départ. La course contre la montre est engagée.