Partenaire depuis 35 ans de Roland-Garros, Peugeot a fait du tennis son terrain d’expression dans le sport. Pas question pour le constructeur automobile français de revenir dans le football trop «populaire». Ni à Sochaux, ni ailleurs.
Si les constructeurs automobiles aiment le football en général, ce n’est pas le cas de Peugeot. Ce n’est plus le cas pour le constructeur à l’origine du FC Sochaux en 1928. Peugeot affiche une fin de non-recevoir à un éventuel retour sur le maillot de l’équipe de football doubiste. Isabel Salas Mendez, responsable des partenariats de Peugeot a rejeté catégoriquement, sur Europe 1, le retour de la marque sur le maillot jaune et bleu : «Le football est un sport qui ne va pas avec nos valeurs en ce moment. Il véhicule des valeurs un peu plus populaires et on essaye de monter en gamme. Ce n’est pas d’actualité.»
Peugeot concentre désormais tous ses efforts sur le tennis. «Jusqu’en 2016 nous avions une stratégie sponsoring axée sur plusieurs sports : le tennis, le rugby, le golf et le football. En 2016, nous avons décidé de tout concentrer sur le tennis. C’est le sport qui va le mieux avec nos valeurs, qui est international qui touche tant les hommes que les femmes. Pour cela, nous avons abandonné tous les autres sports», ajoute-t-elle. Peugeot est partenaire depuis plus d’une trentaine d’années des internationaux de France. Au-delà de la signalétique classique autour des terrains ou des stands dans le village VIP, la marque assure le transport officiel des joueurs, des VIP mais aussi du grand public avec une flotte de 226 véhicules. L’occasion de montrer les derniers modèles. Par ailleurs, Peugeot a fait appel à onze joueurs comme l’Allemand Alexander Zverev, l’Argentin Juan Martin Del Potro ou encore le Français Lucas Pouille en guise d’ambassadeur. La marque se sert aussi de cet événement pour sortir des séries limitées mieux équipées et vendues un peu plus chères que les entrées de gamme. Si Peugeot refuse de dire le montant de ce sponsoring, Isabel Salas Mendez a juste affirmé que le retour sur investissements était six fois plus important que l’enveloppe de départ.
Reste que ses propos ont créé la polémique, en particulier auprès des supporters francs-comtois. Jean-Philippe Imparato, directeur de la marque, a tenté d’éteindre l’incendie en regrettant «des propos malheureux». «Ni condescendance ni arrogance chez Peugeot, car on sait d’où on vient, et qu’on respecte tous nos clients, quelle que soit leur passion sportive» a-t-il expliqué.
Peugeot s’excuse
Quelques jours après les propos d’Isabel Salas Mendez, Peugeot a présenté ses excuses alors que la marque était accusée, sur les réseaux sociaux, de «mépris de classe». «La marque comprend l’émotion suscitée par cette maladresse, c’est pourquoi Jean-Philippe Imparato s’est aussitôt excusé au nom de la marque sur Twitter, des excuses que nous renouvelons», a indiqué le constructeur à l’AFP. Peugeot a indiqué regretter la «mauvaise perception» du mot «populaire» qui, selon eux, «n’était pas employé dans un sens péjoratif». Il en va de même pour l’idée de «monter en gamme» : «Chez Peugeot, monter en gamme, ça veut dire qu’on entend offrir le meilleur à tout nos clients», assure le constructeur. Concernant la stratégie de sponsoring, Peugeot a décidé de «concentrer les ressources sur le tennis», pour une «meilleure efficacité marketing et une cohérence sur le plan international».