Plus jeune vainqueur du Vendée Globe et nouveau recordman de l’épreuve (78 jours 02 heures et 16 minutes), François Gabart (29 ans) a réussi un authentique exploit. Sa victoire consacre la stratégie de son principal sponsor, la Macif, qui a misé sur lui dès 2009. Jean-Bernard Le Boucher, responsable du programme Skipper Macif et directeur du programme Macif 60, nous explique les détails de l’implication du groupe dans la voile. Un partenariat en or Macif.
Après son abandon dès le début de la course autour du monde en solitaire et sans escale, Jérémie Beyou (skipper de Maître Coq) regrettait que les données soient faussées par les différences de budget entre les équipes. Il jugeait que la Macif était une anomalie, qui dépense des millions pour construire un bateau neuf mais qui est en décalage complet avec la situation économique. Les responsables de l’assureur mutualiste n’ont pas souhaité polémiquer sur le sujet. Et pour cause, leur skipper, François Gabart, était, lui, aux avant-postes du Vendée Globe. Plus personne ne fait allusion à cette saillie aujourd’hui.
Un budget de 8 M pour François Gabart
La Macif ne cache pas avoir programmé un investissement de 8 millions d’euros sur quatre ans, construction du monocoque de 60 pieds, amortissement et budget communication compris. Un investissement lancé en 2010, lorsque la Macif a décidé de changer de braquet.
Jusqu’ici, la Macif était reconnue dans l’univers maritime pour ses actions de prévention et son soutien à la formation à la voile. Macif avait également été le premier assureur, en 1972, à proposer un contrat navigation de plaisance en France. Pourtant, cette victoire sur le Vendée Globe semble faire émerger l’assureur comme un nouvel acteur alors que le couple Gabart-Macif a déjà accumulé quelques milles ensemble. A une certaine époque, la posture du groupe était de ne pas communiquer sur notre engagement dans la voile, indique Jean-Bernard Le Boucher. Celle-ci a aujourd’hui changé. Macif est en train de rattraper le temps perdu sur sa communication. Gabart est issu de la filière Skipper Macif. Un programme d’accompagnement de jeunes skippers mis en place il y a cinq ans. Une fois ses classes accomplies, l’assureur a décidé de continuer à accompagner le jeune marin au niveau au-dessus, sur le circuit IMOCA. On a senti que l’on découvrait une pépite, se rappelle Jean-Bernard Le Boucher. Le laisser partie aurait été une erreur. Avec l’engagement dans la course au large, Macif a allumé un nouvel étage de son plan de communication. L’assureur a quitté le milieu marin pour s’adresser à un public plus large, attiré par l’aventure humaine. Le Vendée Globe nous a donné l’occasion de valoriser notre positionnement, résume Jean-Bernard Le Boucher. Nous avions une légitimité à être là.
Le plan de communication a été préparé en amont du Vendée Globe. Nous avons démarré très tôt à raconter notre histoire. Si bien qu’au départ de l’épreuve, les retombées étaient déjà positives pour nous. La course était du bonus. L’assureur dit avoir comptabilisé plus de 22.000 citations dans les médias depuis le départ des Sables d’Olonne, le 10 novembre dernier.
L’histoire va continuer de s’écrire puisque le programme court jusqu’à fin 2014. Deux grandes épreuves sont d’ores et déjà prévues : la Transat Jacques Vabre 2013 et la Route du Rhum en 2014.