C’est un divorce qui ne dit pas son nom. Le groupe Urgo, spécialiste du traitement médical des plaies et de la santé grand public, remplace la maison Bompard (vêtements en cachemire) comme sponsor-titre de la Solitaire du Figaro. L’amertume est de mise pour le groupe textile.
En juillet dernier, Eric Bompard, président d’Eric Bompard Cachemire, affichait sa satisfaction d’être associé à la Solitaire du Figaro. La Solitaire Bompard Le Figaro est bien entrée dans les esprits, tout le monde, skippers et communicants, ont joué le jeu et c’est pour nous un point capital, analysait-il après l’arrivée. Il ne peut en effet y avoir d’engagement dans le sport de haut niveau sans une exposition en rapport. Le responsable précisait alors vouloir réaliser un bilan complet de l’épreuve avant de se réengager. Notre intuition est que ce bilan sera très positif, condition de notre ré-engagement, ajoutait-il, fort d’un contrat d’un an renouvelable.
Les organisateurs, OC Sport Pen Duick, ont pris les devants. Urgo va remplacer la marque de vêtements en cachemire comme sponsor-titre de la course à la voile qui a révélé la plupart des grands skippers français. La décision a visiblement froissé Eric Bompard, selon qui elle est motivée par des considérations financières. Eric Bompard versait 550.000 euros par an aux organisateurs ainsi que, grosso modo, un total de 400.000 euros au Figaro. Le montant de la somme apportée par Urgo n’a pas été révélé, mais sera supérieur, a précisé le directeur des événements chez OC Sport Pen Duick, Mathieu Sarrot, remerciant la Maison Bompard qui nous a accompagnés pendant 5 années et nous a ainsi permis de faire grandir la course.
Il se tramait une opération derrière notre dos et nous n’avons pas été consultés, a déclaré à l’AFP le patron et fondateur de l’entreprise qui porte son nom. Il n’y a eu aucune discussion avec les organisateurs. On s’était engagé pour trois ans et j’aurais préféré que les choses se passent autrement. Un comportement de gentleman m’aurait fait plaisir, a poursuivi M. Bompard. Nous ne sommes pas Urgo, nous sommes une entreprise de 300 personnes (plus de 3.100 pour Urgo), a-t-il encore souligné. On avait, au cours de cinq années de partenariat, construit une relation extraordinaire avec les coureurs et le public. On me l’a sorti de façon assez brutale (…) Nous allons rebondir, car je suis très attaché au sport, mais l’amertume n’est pas loin.
Partenaire de l’épreuve cette année, Urgo s’est engagé pour trois éditions (2017, 2018 et 2019) en tant que partenaire-titre. Ce partenariat représente un excellent vecteur pour faire connaître les grands projets innovants du groupe Urgo, souligne Pierre Moustial, son directeur général. Le parcours 2017 sera révélé à l’occasion du Nautic, le salon nautique international de Paris, début décembre. Un nouveau logo, une nouvelle identité visuelle et un nouveau site internet seront dévoilés à cette occasion. Désormais, il faudra parler de la « Solitaire Urgo le Figaro ».