Déstabilisé par les accusations de conflit d’intérêts, Sebastian Coe, président de l’IAAF, a décidé de mettre un terme à son contrat d’ambassadeur de la marque Nike qui lui rapportait 142.000 euros par an. Une association vieille de 38 ans.
Soupçonné de conflit d’intérêts pour ses liens avec l’équipementier américain, le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) l’Anglais Sebastian Coe a fait le choix de la raison en abandonnant son rôle d’ambassadeur auprès de Nike pour ne pas ajouter une seconde affaire au scandale de dopage qui secoue l’athlétisme.
Pour moi il n’y avait pas conflit d’intérêts, a tenu à souligner Coe, qui s’exprimait à Monaco à l’issue d’une réunion du conseil de l’IAAF, le gouvernement de l’instance. Mais les liens entre Coe et Nike ont soulevé nombre d’interrogations depuis l’élection en août de l’ancien champion olympique à la tête de l’IAAF, avec des soupçons concernant l’attribution des Mondiaux 2021 à Eugene (Etats-Unis), ville où est née la marque. Le choix de la ville américaine avait été annoncé à la surprise générale en avril, alors que le processus classique d’étude des candidatures n’avait pas été respecté. Il est clair que la perception (des choses) et la réalité ont été horriblement altérées, a consenti Coe, qui était vice-président de l’IAAF lors de la désignation d’Eugene. J’ai quitté mon rôle d’ambassadeur pour Nike que j’avais depuis 38 ans, a-t-il développé. La situation n’était pas bonne pour l’IAAF et pas bonne pour Nike. Surtout à quelques mois du renouvellement du contrat d’équipementier de la fédération.
Exit donc, les 142.000 euros annuels estimés (100.000 livres sterling) que lui versait la marque à la virgule. Un geste fort surtout, alors que le poste de président de l’IAAF n’est pas rémunéré. Coe espère ainsi éteindre la polémique naissante, relancée par un échange d’emails ambigus, afin de se consacrer à l’essentiel : la lutte contre le dopage, générateur du plus gros scandale de l’athlétisme avec les révélations début novembre de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur un dopage organisé en Russie. La seconde partie du rapport, qui doit être présentée début 2016, promet également d’être explosive pour l’IAAF.