Tiger Woods ne pourra pas rester à l’écart éternellement. Tôt ou tard, le numéro 1 mondial devra reprendre le chemin des fairways. Pour reconstruire son image et parce que le golf a besoin de lui, tout simplement. Explications.
Le conseil vaut ce qu’il vaut. L’Australien Geoff Ogilvy estime que Tiger Woods devrait s’exprimer publiquement avant de faire son retour sur la scène sportive, afin que les polémiques autour de ses infidélités ne perturbent pas les compétitions. Je pense qu’il devrait venir en public avant, pas à un tournoi de golf. Premièrement, par respect pour tous les autres joueurs, et deuxièmement pour évacuer toute la part de cirque de cette affaire avant de revenir vraiment sur un tournoi, a déclaré Ogilvy, en marge du tournoi d’Abu Dhabi. Je ne crois pas que beaucoup de tournois aient envie d’avoir tous les tabloïds autour. Ce serait bien qu’il fasse sa rentrée loin d’un tournoi et quand il viendra sur un tournoi de golf, ce sera encore de la folie mais tout ce côté tabloïd serait passé, a ajouté Ogilvy. La dernière fois que Tiger Woods a parlé publiquement c’était, pensait-il, pour éteindre un incendie médiatique né de son curieux accident de voiture. L’incendie s’est transformée en brasier. Pas sûr que l’exercice lui sied de nouveau. Pas tout de suite en tout cas.
Une fois décidé, il est probable qu’il sera l’invité d’un des nombreux talk-show télévisés dont les Américains raffolent. La grande prêtresse du PAF US, Oprah Winfrey, pourra l’accueillir et l’écouter faire acte de contrition. Le voir, peut-être, verser une larme. A coup sûr, l’audimat explosera. Ce qui ne suffira pas à apaiser l’appétit du public pour son champion. N’en déplaise à Ogilvy, mais lorsque Woods disputera son tournoi de retour, aucune salle de presse ne sera assez grande pour accueillir les médias du monde entier qui voudront l’entendre encore une fois sur son destin brisé.
Electronic Arts : Notre relation avec Tiger a toujours été fondée sur le golf
Quels seront les partenaires de Tiger Woods à l’avenir ? Après les révélations des tabloïds sur sa vie privée, le golfeur a vu certains de ses sponsors lui tourner le dos à vitesse grand V. L’opérateur de télécommunications américain AT&T a mis fin à son partenariat, imitant la société de conseils Accenture. Le constructeur automobile américain General Motors (GM) en a fait de même. D’autres, comme le fabricant suisse de montres Tag Heuer et le fabricant de rasoirs Gillette ont, pour l’instant, réduit l’utilisation de son image publicitaire. Pourtant, toutes les marques n’ont pas renié leur ambassadeur. Nike, qui a lancé sa division golf grâce à Woods, lui a apporté son soutien inconditionnel. L’équipementier est son principal bailleur de fonds avec un partenariat estimé à 30 millions de dollars par an. Le géant américain des jeux vidéo Electronic Arts (EA) a, lui aussi, annoncé qu’il maintenait son partenariat. Tiger Woods est toujours un des plus grands athlètes de l’histoire, répond le président d’EA Sports, Peter Moore. Notre relation avec Tiger a toujours été fondée sur le golf, a-t-il insisté. Electronic Arts sortira en juin sa nouvelle version de Tiger Woods PGA Tour 11. Nous restons avec Tiger Woods, a prévenu le président de EA Sports Peter. Malgré ce qui se passe dans sa vie personnelle, nous n’avons pas remarqué d’impact négatif sur les ventes. Les déserteurs ont peut-être eu tort d’avoir agi aussi précipitamment.
Un homme neuf
Car Woods va changer. Hier inaccessible, le numéro 1 mondial devra redorer son blason. Et, pourquoi pas, ressortir plus populaire encore de cette affaire… En effet, si Woods jouissait d’une aura incontestable sur les greens, était-il un personnage particulièrement apprécié du public ? Pas forcément. Et si le déchaînement médiatique dont il a été l’objet prouve au moins une chose, c’est que le public s’intéresse à l’homme autant (sinon plus) qu’au sportif. A Tiger Woods de savoir analyser ce phénomène pour, à terme, récupérer ses anciens partenaires… ou en conquérir de nouveaux.
Précisons que cette quête ne revêt aucun caractère d’urgence. Woods est le premier athlète milliardaire de l’histoire avec des revenus annuels de plus de 100 millions de dollars.