Le maire du Mans Stéphane Le Foll (PS) l’a annoncé lors d’une séance du conseil municipal en fin d’année. Le naming du stade manceau par l’assureur MMA, c’est terminé. Le premier naming d’une enceinte sportive en France a tourné au fiasco sportif et financier.
Encore quelques mois et le MMArena portera un nouveau nom. Celui d’un autre partenaire ? Il devra être audacieux. Filiale de Vinci, Le Mans Stadium, en charge de l’équipement, prospecte pour trouver un nouveau namer, mais avec un club du Mans FC en National, la ville risque de devoir compenser le manque à gagner. Ce qui alourdira pour le contribuable encore un peu plus la facture d’un stade qui n’a jamais vu la Ligue 1 et connu que deux saisons et demi de Ligue 2 en dix ans.
L’assureur manceau a décidé de ne pas renouveler le contrat de naming qui liait son nom au stade manceau depuis janvier 2011. Covea, qui possède la marque MMA, confirme l’information qui avait fuité dans la presse locale, précisant que ce contrat prendra fin « en juin 2022 ». MMA avait été à l’époque la toute première entreprise à se lancer dans le naming pour un stade de football en France. Cet arrêt n’est pas une surprise. La menace planait depuis juin, à l’issue du contrat de 10 ans (janvier 2011 – juin 2021). L’assureur avait accepté de prolonger pour six mois et 300.000 € par an. Un million de moins que l’ancien accord. MMA se retire après avoir versé 16 M€ (trois millions à la signature du contrat en 2007 puis 1,3 million par an pendant 10 ans).
Le stade de 25.000 places a coûté 102 M€ financés à hauteur de 50 M€ par les collectivités locales (32 M€ pour la ville, 9 M€ le département et 9 M€ la région). Vinci a financé le reste en échange d’une concession de 33 ans et le versement d’un montant d’1,3 million d’euros par an par la ville. L’équipement était alors présenté comme un modèle de ces nouveaux contrats dits PPP pour « partenariat public-privé ». Ce montage avait été conclu alors que le MUC 72 (son nom d’alors) était en Ligue 1, mais dix ans plus tard, la contribution de la ville s’élève désormais à 4,1 M€ par an. Le contrat public-privé lui impose en effet de compenser les pertes en cas d’absence de club de L1. Un fiasco.
Le MMarena, c’est l’histoire d’un projet avec des étoiles plein les yeux, mais qui se termine en eau de boudin. Lorsqu’il faut revisiter son histoire, l’enchaînement de catastrophes semble irréel. Le club résident n’était plus qu’en L2 lorsque le stade a accueilli ses premiers spectateurs le 29 janvier 2011. Un an plus tard, le seul et unique concert programmé en plein air, celui de Johnny Hallyday, allait être annulé au dernier moment en raison de pluies diluviennes. En 2013, Le Mans FC est liquidé et rétrogradé en 6e division en raison de pertes financières énormes. Depuis, le club remonte patiemment les échelons avec un équipement surdimensionné pour le National.
MMA pourrait redéployer ses efforts vers d’autres actions. Au Mans, si le football ne tient pas ses promesses, il reste le basket ou bien l’Automobile club de l’ouest (ACO) avec les 24 Heures du Mans…