La Fédération sud-africaine de rugby (SAR) signe un contrat de trois ans avec un important opérateur téléphonique. Le logo MTN apparaîtra ainsi pour la première fois sur les maillots des Springboks lors du test-match contre la France programmé samedi à Pretoria.
Mal en point financièrement, avec des pertes officielles de 23,3 millions de rands (environ 1,6 million d’euros), ce nouveau contrat tombe on ne peut mieux pour la SAR. Aucun chiffre officiel n’a été dévoilé mais les médias locaux évaluent l’accord à 25 millions de rands (environ 1,75 million d’euros). Nos défis demeurent mais ce partenariat représente un tournant important pour la SAR, a considéré Jurie Roux, le directeur général de la fédération.
La hausse des coûts de fonctionnement, le financement des 14 franchises provinciales qui composent son élite et, surtout, le retrait de quelques généreux sponsors ont précipité toute la filière professionnelle dans la crise. Le départ de ces mécènes, notamment celui d’une des quatre grandes banques du pays, a causé un trou de 130 millions de rands (environ 9 millions d’euros) dans son budget. Le rugby sud-africain traverse une passe financière si délicate que ses chefs envisagent, pour renflouer les caisses, de délocaliser à partir de 2020 des rencontres des Springboks. On pourrait déplacer à l’étranger un test-match intéressant, si cela a du sens commercialement, a proposé le directeur exécutif de la SAR. Sur quatre ans, on pourrait décider de jouer une année contre les All Blacks à l’étranger, pour soutenir financièrement le rugby national, a-t-il précisé. Il faudrait comparer les bénéfices financiers (de cette solution) au fait de priver certains de nos supporters de voir les Blacks en Afrique du Sud. Les Springboks songent à Londres, Hong Kong, Singapour ou aux Etats-Unis pour disputer des test-matches à l’extérieur. L’Irlande et l’Argentine ont déjà ouvert cette voie. Le XV du Trèfle a mis un terme à la série de 18 victoires consécutives de la Nouvelle-Zélande en novembre dernier à… Chicago.
Mais une telle opération ne réussira que si les Springboks renouent avec la victoire, après une saison 2016 particulièrement désastreuse. Les double champions du monde (1995, 2007) ont perdu huit de leurs douze duels et pris quelques claques embarrassantes contre la Nouvelle-Zélande (15-57 à Durban), l’Italie (18-20 à Florence) et l’Irlande (20-26 au Cap), alors qu’ils n’avaient jamais perdu de leur histoire sur leur sol face au XV du Trèfle.
« Les Springboks ont touché le fond la saison dernière (…) La nouvelle ère ou le nouveau départ que nous espérions n’a pas eu lieu mais cette année sera différente », a promis M. Alexander.
Le temps presse pour de nombreuses équipes sud-africaines, qui voient fondre comme neige au soleil leurs effectifs, attirés par les gros salaires de l’hémisphère nord. On ne peut pas rivaliser avec les masses d’argent qu’ils reçoivent à l’étranger, se lamente Nollis Marais, le patron des Bulls de Pretoria. La remise à flot des six équipes qui disputent le championnat des provinces de l’hémisphère sud (Super Rugby) et des huit qui les complètent dans la Currie Cup (compétition nationale) figure au premier rang des priorités de Judie Roux. Dans l’idéal, l’argent généré par les Springboks leur revient, explique le directeur de la SAR. L’an dernier, les équipes de Super Rugby ont perçu chacune 28 des 640 millions de rands (44 millions d’euros) de droits de télévision perçus par la fédération, celles de la Currie Cup 20 millions.