On redoutait un retrait de Ford, mais c’est PSA qui s’en va. Le groupe automobile français a annoncé le retrait de ses deux marques (Peugeot et Citroën) du Championnat du monde des rallyes en 2006. Le WRC est bien en crise.
L’histoire s’achève un peu comme elle avait commencé. Sur une sorte de malentendu. Avec deux marques présentes dans la même compétition, la stratégie du groupe PSA a toujours été difficile à déchiffrer. Que sont venus chercher Peugeot et Citroën en WRC ? De l’exposition médiatique ? Une hausse des ventes ? Une autre image ? Un peu de tout ça, mais pourquoi engager les deux marques alors ? Les succès de l’une n’ont-ils pas fait de l’ombre à l’autre ? Malgré deux titres constructeurs et un titre pilote, avec un Français au volant en prime, remportés au cours des deux dernières saisons, il est difficile de dire que les performances de Citroën ont déclenché un bruit médiatique assourdissant. Même chose pour Peugeot pourtant fort d’un palmarès de trois titres constructeurs (2000, 2001 et 2002) et 2 titres pilotes (Marcus Grönholm en 2000 et 2002) depuis 2000. Le groupe français s’est souvent plaint du manque de retombées médiatiques de ses victoires. Un reproche adressé directement à la Fédération internationale de l’automobile (FIA), qui, un peu comme en F1, change de règlement quand bon lui semble et pas toujours dans le bon sens.
Le groupe PSA évoque des raisons financières pour justifier son renoncement au Championnat du monde WRC dominé par ses deux écuries depuis cinq ans. Tenant compte d’une conjoncture automobile plus difficile, PSA Peugeot-Citroën a décidé de ne plus engager ses marques dans le championnat WRC au-delà de la saison 2005, a annoncé le groupe automobile dans un communiqué. Des voies nouvelles dans le domaine sportif seront étudiées en 2005 dans une perspective d’une réduction conséquente des budgets investis en compétition. Citroën Sport et Peugeot Sport feront connaître, le moment venu, les disciplines sportives dans lesquelles elles pourraient s’engager au-delà de 2005. Autant le dire tout de suite, ce n’est certainement pas vers la Formule 1 que le constructeur français va se tourner, mais plus sûrement en direction du rallye-raid ou des championnats de supertourisme. Des compétitions jugées moins coûteuses que l’investissement en rallyes, estimé entre 50 et 60 millions d’euros par saison.
Après ce communiqué choc, il ne reste donc plus que quatre constructeurs engagés pour 2006. Mitsubishi a annoncé son retour pour se joindre à Subaru et Skoda. Quant à Ford, très incertain depuis l’arrêt de ses activités en Formule 1, le constructeur américain a rassuré tout le monde en annonçant son intention de participer aux quatre prochaines saisons du championnat WRC. Un moindre mal.
