Sportlab, désormais intégrée au groupe Sporever dans le pôle conseil en marketing sportif, a dévoilé son étude sur les chiffres-clés du sponsoring en France 2005. Quels sont les sports en hausse auprès de la population française entre 2000 et 2005 ? Quelle est l’évolution comparée du rugby et du football ? Sportlab a répondu à ces questions et fourni le palmarès des retombées image du sponsoring sportif.
Selon l’étude de Sportlab, les femmes, et en particulier les plus de 50 ans, tirent l’intérêt des Français pour le sport en 2005. Sur les cinq dernières années, les indicateurs – l’étude s’appuie sur des sondages réalisés chaque mois avec BVA auprès de 1.000 personnes – font apparaître six sports dont l’intérêt est en hausse. Il s’agît de la natation (+9% depuis 2000), des sports de combats (+9%), du cyclisme (+8%), décidément insubmersible, du ski (+8%), de l’athlétisme (+7%) et du patinage (+6%). Cinq sports voient leur suivi baisser depuis 2000 : football (-5%), handball (-5%), golf (-5%), rugby (-4%) et sports de glisse (-4%), mais aucun de manière spectaculaire.
Par tranche d’âge, l’intérêt des 15-24 ans pour le sport a augmenté de 4% depuis 2001 (71% des 15-24 ans déclaraient suivre le sport en 2001 et 75% en 2005). De 2% chez les 25-49 ans et de 6% chez les plus de 50 ans. Tandis que le suivi des hommes est globalement stable (à 79%), l’intérêt des femmes est en progression (+7%). 55% des femmes déclarent suivre le sport (à la télévision, à la radio, dans la presse ou sur Internet) en 2005 contre 48% en 2001. Chez les 15-24 ans, le football reste le sport n°1 avec 67% des sondés qui déclarent suivre le ballon rond en 2005. Mais surprise, la glisse, suivie par 54% des 15-24 ans en 2000 (troisième sport préféré de cette classe d’âge), est désormais devancée, avec 44% d’intérêt, par l’athlétisme (52%), les sports de combats (51%), le sport automobile (46%), la natation (45%), et talonnée par le cyclisme (42%) que l’on disait vieillissant. La petite reine est portée par le développement de pratiques nouvelles urbaine et de nature. Le sondage fait également ressortir une baisse de 7% de l’intérêt pour le rugby. Les auteurs du rapport notent pour le rugby une cible vieillissante et qui se réduit.
Sur le segment des 25-49 ans, les évolutions sont minimes mais on remarque que les rallyes auto et les sports de combat se positionnent au niveau du cyclisme et de la F1 (42% d’intérêt). Le football et le rugby sont en baisse. Chez les plus de 50 ans, la voile fait son apparition (37% d’intérêt). Le cyclisme, l’athlétisme, la voile et le ski (+17%) sont en forte progression. Autant de disciplines liées au sport santé qu’ils peuvent eux-mêmes pratiquer.
Le paradoxe du rugby
Le rugby est porteur pour le grand public de valeurs positives, mais son suivi global n’augmente plus depuis plusieurs années. On ne peut pas parler d’augmentation du suivi du rugby, mais plutôt d’une intensification, assure Gilles Dumas, responsable du secteur conseil et stratégie de Sportlab. L’étude démontre que 37% des personnes interrogées déclarent suivre avec beaucoup ou assez d’intérêt le rugby en 2005, contre 41% cinq ans auparavant. En revanche, l’augmentation des audiences TV et de la fréquentation des stades démontre que ce public du rugby est plus assidu. Le Tournoi des Six Nations reste l’événement le plus porteur, mais l’intérêt pour les test-matches de l’équipe de France a nettement augmenté (19% des personnes interrogées en 1999 et 27% en 2005). En termes d’image, les personnes interrogées sont 67% à citer comme valeurs positives : performance, solidarité, sens de l’équipe, virilité, etc., et 69% à citer des valeurs négatives : violence, brutalité du jeu, etc. A titre de comparaison, 51% des sondés citent des valeurs positives pour le football, et 71% des valeurs négatives.
De l’influence des jeux vidéos
Selon Sportlab, les jeux vidéo doperaient la pratique des sports traditionnels. Les sports de combat, ou le rallye automobile, dont les suivis sont en hausse dans le grand public, ont été redécouverts au travers des jeux vidéos, affirme Gilles Dumas. L’intérêt pour les sports de combat (escrime, arts martiaux, boxe et pieds-poings) a connu une hausse visible depuis trois ans : en 2005, 40% des personnes interrogées déclaraient suivre un ou des sports de combat contre 31% en 2002. Le rallye automobile intéresse désormais 46% des 15-24 ans. Nos études qualitatives, fondées sur des débats avec des consommateurs, démontrent que les jeux vidéos sont à l’origine de cet intérêt, indique M. Dumas. Sept millions de Français âgés de 15 à 40 ans, soit presque un tiers de cette tranche d’âge, déclarent jouer plus ou moins régulièrement à des jeux vidéos liés au sport. La corrélation entre sport et jeux vidéos est également marquée dans le domaine du football : 72% des pratiquants de football jouent à des jeux vidéos liés au sport.
Mémorisation des marques : cyclisme, voile et tennis en tête
Au palmarès 2005 (hors équipementiers), les partenaires du cyclisme – merci le Tour de France -, de la voile et du tennis, – merci Roland Garros -, tirent leur épingle du jeu. Bouygues Telecom est même présent à deux reprises grâce à son partenariat avec une équipe cycliste et à son engagement dans la voile (avec le Spi Ouest-France et les clubs de voile). Dans ce dernier cas, la performance est à noter puisque le sondage portant sur les partenaires de la voile a été réalisé en novembre 2005 lors de la Transat Jacques Vabre.
Si on ajoute Cofidis, partenaire de l’équipe cycliste du même nom, et Groupama, qui soutient le navigateur Franck Gammas, aux quatre banques présentes dans les résultats 2005, on obtient six organismes financiers dans ce palmarès. En revanche, aucun partenaire du football ne ressort. La multiplication des marques autour dun même club et la frilosité de communication des partenaires du football pouvant expliquer le manque de reconnaissance de la part des sondés.