Les organisateurs s’inquiètent pour leurs événements. Les fédérations craignent pour les clubs les moins armés financièrement, les clubs professionnels s’interrogent sur la reprise et les partenaires sont dans l’expectative. Tout le monde est sur le pied de guerre, mais personne n’est en mesure de spéculer sur les conséquences de la crise mondiale provoquée par la pandémie du coronavirus COVID-19. Agent d’image (de Romain Ntamack entre autres), Frank Hocquemiller, fondateur de l’agence VIP Consulting, fait le lien entre les partenaires, les annonceurs et les sportifs. Il est aux premières loges pour constater les effets de la crise sanitaire sur le secteur. Pour Sponsoring.fr, il nous décrit sa situation.
« La situation n’est pas simple, nous explique le président de VIP Consulting. Inutile de faire l’autruche, la période est compliquée pour tout le monde. 100% des campagnes et des événements sont remis à plus tard. Ce qui ne veut pas dire qu’ils seront annulés au final. Ils sont pour l’instant différés. Mais jusqu’à quand ? Personne ne peut le dire. » L’incertitude a gagné tous les acteurs économiques. Un statu quo auquel notre interlocuteur se refuse. « Si j’ai un message à faire passer ? La pire des choses c’est l’attente. Attendre de voir comment ça va se passer ; attendre de voir combien de temps la crise va durer. Je préfère avoir un rôle positif avec l’envie d’entreprendre. Nos équipes restent mobilisées pour répondre aux questions des clients. »
Les signaux encourageants sont pourtant rares en ce moment. L’Union Sport & Cycle a interrogé ses adhérents sur l’impact de la crise. 80% des entreprises du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité interrogées déclarent avoir observé un recul de leur chiffre d’affaires entre le 1er et le 13 mars. « La situation permet aussi d’envoyer des messages positifs, estime Frank Hocquemiller. Des annonceurs et des associations nous sollicitent pour relayer ce type de message avec nos célébrités. Le Real Madrid l’a fait au travers des vidéos de ses joueurs qui s’entraînent chez eux malgré le confinement. Un autre message positif est de continuer de travailler. C’est important. Il faut profiter de cette période pour anticiper sur la reprise qui finira par arriver. »
Reste que des arbitrages seront sans doute réalisés une fois la crise passée. Dans quel sens iront-ils ? «Cette catastrophe sanitaire aura des répercussions économiques énormes, appuie notre spécialiste de la gestion d’image. Il serait irresponsable de penser que les choses vont reprendre comme elles étaient avant avec deux mois de retard. Sur les campagnes reportées, on peut se retrouver face à des problèmes de type « on avait un budget pour 2020, mais pas pour 2021 ». Les signaux ne sont pas positifs, mais comment pourraient-ils l’être aujourd’hui ? À nous de trouver aussi les solutions pour ne pas subir cette situation comme une fatalité.» Justement, l’une des solutions pourrait passer par des activations via le digital. «Le digital devient un atout pense Frank Hocquemiller. En matière de business, il y a des pistes de développement sur le sujet». Illustration avec Romain NTamack, l’un des sportifs dont se charge VIP Consulting. Alors que le joueur du Stade Toulousain est contraint de rester chez lui, il publie sur ses réseaux sociaux des vidéos sur ses séances d’entraînement avec l’aide d’une montre Garmin. La preuve par l’exemple de l’intérêt d’un produit. «C’est un bon exemple je pense de ce qu’il est possible de faire simplement en étant réactif et en se montrant créatif. Romain est un joueur de rugby, pas un photographe ou un réalisateur. C’est ce qui rend ses publications encore plus crédibles.» Avec la crise, la transition vers un monde digital pourrait s’en trouver accélérer.