Adidas, Coca-Cola, Emirates et Visa ont protesté contre le climat délétère qui règne à la Fédération internationale de football (Fifa), minée par une lutte interne pour le pouvoir et des accusations de corruption.
Coca-Cola a assuré que tout ceci était navrant et mauvais pour le sport et a appelé la Fifa à résoudre cette situation rapidement. Adidas, partenaire de longue date de la fédération a assuré que les accusations répétées (de corruption) ne sont bonnes ni pour l’image du football ni pour la Fifa elle-même. Et la compagnie aérienne Emirates a indiqué qu’elle était déçue par les problèmes qui entourent l’administration de ce sport, espérant que tout serait réglé le plus vite possible. Enfin, Visa a parlé d’une situation clairement mauvaise pour le football.
Aucun toutefois n’a menacé l’institution d’un retrait. Les attaques les plus virulentes viennent en réalité de l’intérieur de la Fifa. Comme l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, la Fifa s’est démenée pour apparaître, au mieux, comme dépassée dans son mode de fonctionnement, ou au pire, comme totalement corrompue. Sepp Blatter a été réélu pour un quatrième mandat de quatre ans avec 186 voix sur 203 suffrages exprimés. Mais l’histoire retiendra la multiplication des affaires en marge de son élection. Son seul adversaire a été mis hors course quelques jours auparavant. Mohammed Bin Hammam, homme d’affaires du Qatar, 62 ans, président de la Confédération asiatique, a retiré sa candidature avant d’être suspendu le temps d’une enquête interne. Il est soupçonné d’avoir versé 40.000 dollars à des responsables du football des Caraïbes pour obtenir leur vote. Un autre membre éminent du comité exécutif de la Fifa, Jack Warner, originaire de Trinidad et Tobago, président de la Concacaf, purge également une suspension similaire dans la même affaire. Pour se venger, Warner a parlé d’un don de un million de dollars que Blatter aurait fait à la Concacaf. Le président s’est défendu en glissant qu’il avait offert deux programmes goal (un programme de développement d’infrastructures liées au football). Jack Warner a également révélé l’existence d’un message du secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, où ce dernier lançait à propos de Bin Hammam : Peut-être qu’il pensait qu’il pouvait acheter la Fifa comme ils (les Qataris) ont acheté le Mondial (2022).
Dans ce climat délétère, où se mêlent soupçons de pots-de-vins, règlements de compte et suspensions, Sepp Blatter, 75 ans, a promis un changement du mode d’attribution de la Coupe du monde. Elle ne sera plus la prérogative du comité exécutif de la Fifa, mais celle du Congrès, qui regroupe les 208 membres de la Fédération internationale. Le comité exécutif fera des recommandations, une short-list, et le congrès décidera, a suggéré le Suisse.