Direct Energie succédera à Europcar en tant que sponsor de la formation cycliste française dirigée par Jean-René Bernaudeau, passé maître dans la recherche de nouveaux partenaires.
Europcar avait annoncé dès 2014 la fin de son soutien financier. En 2016, l’équipe vendéenne aura toujours pour chefs de file Thomas Voeckler, l’un des coureurs français les plus populaires, et Sylvain Chavanel, de retour dans la structure qui l’a lancé. A 36 ans, il reviendra ainsi pour les deux prochaines années à son équipe d’origine qu’il avait quittée fin 2004. Sept fois champion de France (six fois dans le contre-la-montre, une fois dans la course en ligne), le Poitevin a gagné dans sa carrière trois étapes du Tour. Un autre renfort extérieur sera Adrien Petit, ainsi que quatre néo-pros en provenance du réservoir amateur Vendée U. Petit (Cofidis), sur le point de fêter son 25e anniversaire, sera appelé à lancer Bryan Coquard. Notre effectif sera l’an prochain de 20 ou 21 coureurs, disons 20 coureurs minimum (contre 26 en 2015), a précisé Jean-René Bernaudeau en annonçant qu’il n’y aurait pas d’autre recrutements extérieurs, faute de moyens.
Cinquième sponsor-titre pour léquipe en 15 ans
L’équipe cycliste française existe depuis 2000. Elle a été successivement parrainée par Bonjour (2000-2002), Brioches la Boulangère (2003, 2004), BBox Bouygues Telecom (2005 à 2010) et Europcar (depuis 2011). Direct Energie va donc prendre la suite. Tout ce que nous faisons, c’est sur la durée, a souligné son PDG Xavier Caïtucoli. C’est une grande fierté pour Direct Energie et ses collaborateurs, une occasion unique de développer le capital sympathie de notre marque, explique-t-il. Le fournisseur d’énergie (810 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, 1,5 million de clients), sponsor dans le passé de l’Olympique de Marseille en football (saisons 2008-2009 et 2009-2010) n’a pas souhaité s’étendre sur le niveau de son engagement, ni sa durée. La signature d’un contrat de deux ans avec Sylvain Chavanel répond sans doute à la seconde interrogation. Quant au montant, il est vraisemblablement inférieur à l’ambition initiale de Jean-René Bernaudeau de postuler au World Tour, la première division mondiale, qui garantit une participation aux plus grandes courses du calendrier. A savoir au moins 6,5 millions d’euros par an. On attend des réponses pour des investissements à 6,5 millions d’euros par an, ce qui nous permettrait de candidater au World Tour, avec bien sûr l’apport d’autres sponsors complémentaires. Si on ne trouve pas, il faudra réactiver des pistes pour un partenaire principal à environ 3 millions d’euros pour une présence en Continentale Pro (deuxième division), expliquait le manager vendéen avant le départ du Tour de France. Même avec l’apport espéré d’un sponsor généreux, l’équipe française serait loin du compte. En World Tour, le budget moyen s’établit à 14 millions d’euros par saison.
Outre le sponsor principal, un autre changement va intervenir avec l’arrivée d’un nouveau constructeur de cycles à la place de Colnago. En revanche, les partenariats actuels avec le Conseil général de Vendée, Fleury Michon et Harmonie Mutuelle vont perdurer.
L’important, c’est l’état d’esprit, pouvoir être attractif. On parle beaucoup de watts, nous on préfère parler plaisir. A en croire Patrick Sayer, le patron d’Eurazeo, la société d’investissement, propriétaire d’Europcar, l’investissement dans le sport cycliste a été payant. On a aimé cette histoire d’hommes. Europcar est connu depuis soixante-dix ans mais, avec le cyclisme et les exploits sur le Tour, nous avons gagné entre 10 et 15 points de notoriété spontanée !, aime-t-il souligner