Le groupe de communication multi-régional et multi-services Territoires Conseil nous emmène au coeur du Chambéry Savoie Handball. Non seulement le club savoyard se permet de contester la suprématie du Montpellier Handball sur le plan national, mais il est en prime porteur d’un projet où le sportif bénéficie d’une stratégique structuré permettant le développement économique du club. Sans oublier un outil indispensable dans le sport professionnel aujourd’hui : sa salle, Le Phare.
Nous sommes en Rhône-Alpes, 7e région européenne (source INSEE). Chambéry Métropole abrite plus de 125.000 habitants, et dénombre plus de 7.300 entreprises. Chaque année, 420.000 pratiquants utilisent les équipements sportifs à leur disposition. Un des équipements est d’un genre particulier. Il est placé au centre de ce dispositif. Tout à la fois halle de sport, salle de concerts, ou rendez-vous économiques, il s’agit du Phare.
45 millions d’euros pour Le Phare
Le club prioritaire pour cet équipement est le Chambéry Savoie Handball, présidé par Alain Poncet. L’histoire du Phare débute en 2001 après le premier titre de champion de France. Alors que le club évolue dans une salle surannée, l’agglomération prend la décision, en 2002, de procéder à la construction d’un nouvel équipement. En février 2009, le Phare est inauguré. Il est géré au quotidien, via une Délégation de Service Public (DSP), par le groupe VEGA, groupe spécialisé dans la gestion de ce type d’équipement et qui gère 22 salles dans toute la France. Au total, l’équipement aura coûté 45 millions d’euros financés par les trois strates de collectivités publiques, ainsi que par le Centre National pour le Développement du Sport (CNDS). Le Phare ne vit pas qu’à travers le handball, car la société VEGA gère plus de 50 événements. Mais pour le club savoyard, l’impact du nouvel équipement est foudroyant.
Explosion du nombre de partenaires et doublement des recettes sponsoring
De 1.200 places dans sa précédente vie, le Chambéry Handball dispose aujourd’hui de 4.400 sièges, avec 650 places affaires pour les partenaires, de trois salons pour les réceptions, ainsi que de salles réservées à l’année. La dynamique sportive appuie le développement du club qui dispute plusieurs rencontres à guichets fermés et se retrouve avec une moyenne de 3.600 spectateurs. Le nombre de partenaires est lui aussi multiplié. Ils étaient une centaine, ils sont aujourd’hui 230 générant un 1,1 million d’euros de recettes sponsoring pour le club, contre 500 000 euros auparavant. Pour la Cité des Ducs, le club est devenu un acteur économique producteur de richesses. Qui plus est, sur le plan national, il fait partie des clubs de handball où la part de subventions publiques est descendue à 30% du compte d’exploitation annuel. Le Phare est une étape au combien structurante pour le club qui évolue encore cette saison avec le passage du statut de SAOS (Société Anonyme à Objet Sportif) à celui de SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle). Avec également la création d’un fonds de dotation, afin d’augmenter les actions sociales du club sur son territoire.
Vade-mecum des relations dirigeants-élus
Bénéficier d’une enceinte sportive moderne est donc devenu l’enjeu prioritaire de beaucoup de clubs de l’élite, toutes pratiques confondues. Ce qui génère débats et discussions entre les directions des clubs et les élus locaux. Lorsque la confiance n’est pas réciproque, les discussions ont généralement tendance à s’éterniser. Retardant d’autant la mise en chantier de ces projets structurants. Il existe pourtant une recette simple, capable de résoudre ce genre de problématique. Les dirigeants des clubs sportifs doivent être capables d’exprimer une stratégie claire, explicite et tenue dans le temps pour inspirer confiance. Quant aux élus, ils doivent également exprimer clairement la place et le rôle qu’ils entendent accordés aux sports professionnels sur leur territoire afin de travailler en synergie avec les clubs. Car le club restera avant tout la propriété intellectuelle du territoire où il est implanté !
Lisibilité stratégique des acteurs, confiance et gestion dans le temps sont les trois ingrédients du dialogue et du travail entre dirigeants sportifs et élus afin de structurer un club pour attirer les partenaires privés en relais. Ces derniers pouvant même, dans certains cas, financer la construction de l’équipement.