Après un premier exercice de tâtonnements au niveau commercial, la nouvelle formule des Coupes d’Europe de rugby, née au forceps en 2014, doit entrer dans une nouvelle ère.
Le succès sportif doit maintenant s’accompagner de revenus en hausse, ce pour quoi les clubs anglais, suivis par les Français puis les Gallois, ont eu la peau de l’ERC, société organisatrice de la Coupe d’Europe et du Challenge européen pendant 19 ans, remplacée par l’EPCR (European Professional Club Rugby) en 2014.
En cause, un accouchement tardif, l’EPCR n’ayant été totalement en place qu’une fois la saison quasiment terminée. Difficile dans ces conditions de nouer de nouveaux partenariats commerciaux. Pour cette seconde édition, l’EPCR a démarré pied au plancher en annonçant l’arrivée de deux nouveaux partenaires. L’EPCR enregistre la signature pour trois saisons de la compagnie aérienne Turkish Airlines, partenaire officiel des compétitions aux côtés du brasseur Heineken, sponsor historique du rugby.
Tissot est pour sa part nommé Chronométreur Officiel et Montre Officielle de l’European Rugby Champions Cup et de la Challenge Cup. Coïncidence, l’EPCR et Tissot partage également une proximité géographique. Nous sommes ravis d’engager un nouveau partenariat avec une société dont le siège est situé dans le canton de Neuchâtel, où l’EPCR a établi ses opérations depuis 2014, souligne Vincent Gaillard, nouveau directeur général de l’EPCR.
Plus d’argent mais moins de visibilité
Notre croissance va grosso modo doubler par rapport aux revenus de l’ancienne formule, souligne encore le responsable, citant pour la saison à venir des revenus de près de 80 millions d’euros. Un montant largement abondé par les chaînes de télévision (55 millions d’euros contre 34 dans l’ancienne formule). Avec le big bang des compétitions, une autre révolution est intervenue la saison dernière pour les diffuseurs.
En France, la compétition a migré de Canal+ à beIN Sports pour une somme inférieure au prix de réserve (27 millions d’euros), mais au-dessus (16,5 millions d’euros) du contrat précédent avec la chaîne cryptée historique (14,4 millions d’euros par saison). Ce qui n’est pas sans conséquence sur les audiences. La visibilité a baissé. beIN Sports compte moins d’abonnés que Canal+, tandis qu’un seul match par journée est désormais diffusé en clair, par France Télévisons (pour 5,5 millions d’euros par an), contre deux auparavant.
On a besoin d’augmenter les audiences, besoin de s’assurer que les gens aient remarqué qu’il y avait une nouvelle compétition, avec un nouveau nom, un nouveau partenaire, concède Vincent Gaillard.