Le Championnat du monde des rallyes (WRC) a démarré cette semaine avec le fameux rallye de Monte-Carlo (du 16 au 19 janvier). La saison 2013 ouvre une nouvelle ère puisque deux piliers de la discipline s’en vont. Le pilote Sébastien Loeb, nonuple champion du monde, ne sera là que pour quelques épreuves, et Ford se retire officiellement après 13 années d’investissement. Volkswagen et Hyundai arrivent donc au bon moment.
C’est peu dire que la pression pèse sur les épaules de Volkswagen. Plus que sur le Coréen Hyundai, tous les regards sont tournés vers le constructeur allemand pour maintenir la flamme allumée. En 2012, le WRC a encaissé coup sur coup. Ford a dit stop. Mini (groupe BMW) aussi. Sans oublier des mois d’instabilité pour un championnat privé de chronométreur et de promoteur. Et enfin, Sébastien Loeb, sa principale tête d’affiche, a décidé de réaliser en 2013 une tournée d’adieu pour passer le temps. Après avoir laissé planer le doute, Citroën, dont la maison-mère PSA cherche à sortir de l’ornière, a confirmé sa présente avec ses DS3 WRC. Ouvrant ainsi la voie à un duel avec Volkswagen.
Présentation en grande pompe à Monaco
Le constructeur allemand, après sa triple couronne sur le Dakar (2009, 2010 et 2011), prépare son entrée depuis deux ans maintenant avec une Polo développée par l’ancien champion du monde Carlos Sainz et son futur pilote numéro 1, le Français Sébastien Ogier. Volkswagen n’a pas lésiné sur la préparation de son équipe et sur le développement de la Polo R WRC. La nouvelle voiture a effectué plus de 17.000 km d’essais au terme de 17 mois de préparation. Les rallyes du Championnat du monde WRC sont un nouveau territoire pour l’équipe, commente Jost Capito, directeur de Volkswagen Motorsport. Preuve de ses ambitions, Volkswagen a organisé début décembre une présentation, à Monaco, digne des écuries de Formule 1 avec près de 200 journalistes venus d’un peu partout, quelque 250 invités. Retransmis en direct sur internet, l’événement a été l’occasion de dévoiler la Polo R WRC, mais aussi sa pendante pour le consommateur, la Polo R WRC Street. Un mélange des genres qui ne laisse aucun doute sur les ambitions de Volkswagen sur le marché automobile. Autre preuve de l’appétit de Volkswagen : sur le capot de la Polo WRC, on peut voir les taureaux rouges de Red Bull. Comme au temps du Dakar. Les mêmes qui ornaient jusqu’à cette saison la DS3 WRC de Citroën. La boisson énergisante n’a pas l’habitude de miser sur le mauvais cheval.
Le constructeur allemand est très attendu également pour avoir promis de déployer une stratégie de communication inhabituelle, basée sur les médias numériques, pour partager l’excitation de ce sport fascinant avec les gens, selon un responsable du marketing, Jörn Hinrichs.
En optant pour le Championnat du monde des rallyes, Volkswagen opère donc un choix stratégique et marketing. Outre la participation au Rallye Monte-Carlo, l’une des quatre épreuves automobiles les plus célèbres au monde (avec les 24 heures du Mans, les 500 Miles dIndianapolis et le Grand Prix de F1 de Monaco), le WRC donne à VW la possibilité de braquer les projecteurs sur une voiture proposée dans une version routière aux consommateurs du monde entier. Le Championnat du monde des rallyes offre à Volkswagen l’opportunité de donner la preuve de ses qualités sportives dans un environnement qui a toujours été celui de nos voitures : les routes réelles, souligne le Dr Ulrich Hackenberg, membre du directoire de VW. Nous n’utilisons pas ici de prototypes extraordinaires, mais une Polo basée sur la voiture de production standard. Cette proximité avec le produit et avec le consommateur a joué un rôle important dans notre décision de nous impliquer dans cette discipline.
Le WRC, c’est une très bonne opportunité pour nous, car la Polo est notre voiture la plus mondiale, ajoute ce passionné du sport automobile, ce modèle étant construit en Europe, mais aussi en Afrique du Sud, en Chine et en Amérique du Sud.
Sportivement, Volkswagen fait profil bas, repoussant à plus tard sa quête du titre mondial. C’est oublier quen 2003, dès sa première saison complète, Citroën avait remporté le titre constructeurs et avait manqué le titre pilotes pour un seul point.