Asics et le comité olympique australien n’ont rien vu venir. L’équipementier et le CNO sont à leur tour rattrapé par la controverse sur le sort des musulmans ouïghours du Xinjiang, en Chine.
La polémique a été relancée avec la présentation des équipements Asics qui habilleront les athlètes australiens lors des Jeux olympiques de Tokyo. « Je crois qu’aucun athlète australien ne veut porter une tenue produite par une entreprise qui se fournit en coton au Xinjiang », a répondu Elaine Pearson, directrice pour l’Australie de Human Rights Watch. « C’est un cas d’école quant à l’engagement d’une entreprise comme Asics envers les droits de l’Homme. Elle doit faire preuve de diligence raisonnable et se montrer transparente quant à sa chaîne logistique. »
La Chine engage le bras de fer
L’équipementier est accusé d’utiliser du coton du Xinjiang en dépit des inquiétudes relatives au travail forcé dans cette province chinoise. Une région qui représente près d’un cinquième de la production mondiale de coton.
Précédemment, en réaction aux sanctions imposées par le Royaume-Uni, l’UE, les États-Unis et le Canada à la Chine pour son traitement des Ouïghours, des engagements pris par plusieurs géants du textile ont opportunément refait surface sur le réseau social chinois Weibo. Ont suivi une marée d’appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois visant H&M, Nike mais aussi Adidas. Certains produits ont été retirés des principaux sites chinois de vente en ligne. Mais Asics fait partie d’entreprises qui, dans l’espoir de préserver leur accès au vaste marché chinois, se sont initialement engagées « à continuer à acheter et soutenir le coton du Xinjiang ».
« Nous sommes totalement engagés à travailler étroitement avec nos partenaires pour nous assurer que les droits de l’Homme soient respectés, de même que les standards environnementaux », affirme un porte-parole d’Asics. Il a par ailleurs assuré que le premier communiqué de l’entreprise publié sur un réseau social chinois ne représentait pas « la position officielle de l’entreprise ».
Le CNO australien se retrouve malgré lui au milieu de la bataille. Alors que la présentation des tenus olympiques a été sabordée, il a cherché à défendre son choix. « On nous a assuré que le coton servant à habiller l’équipe olympique australienne ne venait pas de cette région », a déclaré le vice-président du Comité Ian Chesterman. « Je crois que les athlètes doivent en ce moment se concentrer sur ce qu’est leur travail, à savoir concourir pour l’Australie », a-t-il ajouté maladroitement.