Hasard ou coïncidence ? Coup sur coup, la Fédération française d’athlétisme (FFA) et la Ligue nationale d’athlétisme (LNA) ont officialisé des partenariats avec Areva pour la première et Alma pour la seconde. Par les temps qui courent, deux nouveaux partenaires qui viennent à l’athlétisme français, cela s’appelle un événement.
Avant hier, l’athlétisme était au fond du trou avec un bide sportif aux Jeux olympiques de Pékin (une médaille d’argent pour Mahiédine Mekhissi-Benabbad sur 3.000 m steeple et une autre en bronze attendue sur tapis vert pour Mehdi Baala sur 1.500 m) et le départ d’importants parraineurs (Gaz de France et Lagardère). Hier l’athlétisme était en crise. Le perchiste Romain Mesnil a dû courir nu dans Paris pour attirer les regards de partenaires après avoir perdu le sien (Nike). Mais aujourd’hui, l’athlétisme sort de l’ornière en recrutant Areva et Alma Consulting Group. Je ne dirais pas que l’athlétisme ne connaît pas la crise, car elle touche tout le monde, mais cela prouve qu’il attire toujours, analyse Bernard Amsalem, président de la FFA.
Après la voile et le parrainage du défi français sur les deux dernières Coupes de l’America, Areva s’est laissé convaincre. Le spécialiste du nucléaire veut communiquer sur la production d’énergie propre. Il était très important d’être partenaire d’un sport comme l’athlétisme, sans aucune émission de CO2, confie Jacques-Emmanuel Saulnier, Directeur de la communication d’Areva. Le partenariat avec la FFA est programmé sur quatre ans. Pour faire passer son message, Areva déboursera 700.000 euros en faveur du meeting de Paris Saint-Denis au Stade de France (sur les 2,6 millions d’euros du budget 2009), qui devient le Meeting Areva, et 450.000 euros pour la Fédération chaque année. Mais le montant de l’investissement total sera supérieur. On m’a donné un budget total que je ne vous communiquerai pas car tout n’est pas arrêté, explique encore Jacques-Emmanuel Saulnier. Il convient en effet d’ajouter la signature de contrats d’image avec plusieurs athlètes ; une aide à la LNA dans la détection des athlètes et le suivi extra-sportif ; la réalisation d’un site Internet (athlenergy.com) sur les coulisses de la discipline et des primes à la performance. Et si l’athlétisme a pour lui d’être le premier sport olympique, la discipline a aussi l’avantage d’être bon marché, comparativement à d’autres. Sur la voile, Areva a déboursé 15 millions d’euros en trois ans avec la première Coupe de l’America, et encore 12 millions sur l’édition suivante. Un investissement consenti pour développer alors la notoriété de la marque.
L’investissement de la société Alma Consulting Group (spécialisé dans le conseil en réduction de coût) au près de la LNA tombe également à pic. Il vient combler le vide laissé par Lagardère avec un apport d’un million d’euros par an pour deux ans renouvelables. Un univers que connaît parfaitement le président d’Alma (252 millions d’euros de chiffres daffaires). Je suis passionné d’athlétisme depuis toujours et j’étais déjà membre du conseil d’administration de la ligue, explique Marc Eisenberg.
La situation s’est donc inversée pour l’athlétisme : 2009 pourrait même battre le record de 4,8 millions d’euros de partenariat privé (le tiers du budget fédéral) réalisé en… 2008 !
Samsung partenaire de l’Iaaf
A l’international, la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) signe un partenariat de trois ans avec la société sud-coréenne Samsung, déjà partenaire du CIO. Cet accord porte à sept les partenaires pour les Mondiaux de Berlin cet été, après TDK, Toyota, Epson, Adidas, Seiko et VTB.