Alors que l’annonce de son partenariat mondial avec Airbnb a suscité de vives critiques, en particulier en France, le Comité international olympique (CIO) vient à la rescousse du membre du programme TOP. «Nos partenaires respectent les lois du pays hôte», a assuré jeudi 5 décembre Thomas Bach, président du CIO.
La situation serait cocasse : la maire de Paris Anne Hidalgo, en campagne pour sa réélection, promet un référendum sur Airbnb «pour définir les bonnes conditions d’usages» de la plateforme de location entre particuliers. «Nous n’avons pas d’opposition de principe à Airbnb mais la maire est déterminée à en faire un sujet central de la campagne», selon son premier adjoint, Emmanuel Grégoire, sur France Info. Évidemment, les résultats de la consultation dépendrait pour beaucoup dans la formulation de la question, mais que se passerait-il si la Ville de Paris, organisatrice des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, continuait à pointer du doigt Airbnb, désormais membre du programme TOP du CIO ? Soit le plus haut niveau de partenariat dans l’univers olympique. Anne Hidalgo a, en tout cas, écrit à Thomas Bach pour l’«alerter sur les risques et les conséquences» d’avoir accepté la plateforme comme l’un des principaux sponsors des JO, à cinq ans de Paris 2024. Plusieurs contentieux opposent le géant américain à la Ville de Paris. En février, la mairie a ainsi assigné en justice la plateforme, menacée d’une amende de 12,5 millions d’euros pour avoir mis en ligne 1.000 annonces pour des logements non enregistrés.
Le CIO lui a répondu. «Tous les top partenaires (du CIO) respectent les lois du pays hôte», a déclaré M. Bach lors d’une conférence de presse à Lausanne. Pour lui, cet accord de partenariat «est complémentaire de l’offre hôtelière et des hébergements traditionnels». Une réponse qui ne va pas calmer la colère des hôteliers. Ils accusent la plateforme de concurrence déloyale et ont décidé en réaction de suspendre leur participation à l’organisation de Paris 2024. L’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) des Pyrénées-Orientales vient de lancer, sur Change.org, une pétition «Mettons hors-jeu le partenariat Airbnb & le Comité international olympique (CIO) !».
Pour le coup, ce n’est plus une offre complémentaire dont à besoin le CIO, mais bien d’une offre alternative.
DERNIERE MINUTE
Après la polémique autour d’Airbnb, hôteliers et organisation reprennent leur collaboration. Les hôteliers français ont annoncé le 11 décembre reprendre leur collaboration avec le Comité d’organisation des Jeux olympiques 2024( COJO), qu’ils avaient suspendue le mois dernier pour protester contre le partenariat noué avec Airbnb par le CIO. Cette décision est motivée par des assurances données par le COJO à deux organisations d’hôteliers français, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC). Lors d’une rencontre mardi, le président de Paris 2024 Tony Estanguet et son directeur général Etienne Thobois ont précisé que «le plan d’hébergement des jeux pour les populations accréditées» (sportifs, équipes, presse…) allait «s’appuyer sur les professionnels de l’hôtellerie traditionnelle». Tony Estanguet indique encore que les engagements «importants et chiffrés» pris avec «les acteurs de l’hôtellerie-restauration, syndicats et partenaires du secteur», ne «changent pas». Quelque 40.000 chambres ont déjà été réservées pour l’événement.