La judokate Émilie Andéol, médaillée d’or aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, a livré dans Le Parisien/Aujourd’hui en France un témoignage bouleversant, dans lequel elle indiquait être au chômage et vivre une situation financière particulièrement difficile. Depuis, la sportive a été sollicitée par de nombreuses entreprises.
«Je suis désolée… C’est chaud de dire ça, mais je suis en pleine galère», confie Émilie Andeol au Parisien/Aujourd’hui en France. Elle évoque ses galères depuis son titre olympique à Rio en 2016. «Oui, je suis championne olympique et je suis au chômage, explique la judokate. Au début, c’était difficile…» La championne témoigne de sa détresse : «C’était difficile de l’avouer, de se dire que j’ai charbonné pendant douze années pour en arriver là. Je me suis battue, personne ne croyait en moi, j’étais la bonne personne à l’entraînement que personne ne regardait. J’ai gagné les Jeux, je me suis dit : Je vais en profiter. Et finalement, rien.» Jusqu’à remettre en cause sa carrière : «Parfois, je regrette d’avoir été championne olympique, la chute aurait été moins dure. On idéalise trop un titre olympique. Je pensais tellement que ça changerait ma vie…» Après son titre, aucun sponsor ne vient. «On me disait : Tu comprends, il y a Teddy Riner. Et alors ? Je suis une femme, j’ai mon histoire…»
«J’avais entendu parler de la petite mort d’après-carrière, explique Émilie Andeol. Moi, j’ai perdu cette adrénaline. Le judo me permettait de faire sortir tout ce que j’enfouissais au fond de moi… Ce n’est pas simple quand on est une adolescente d’être pas très grande, ronde et noire, le sport m’a permis de prendre confiance en moi. J’aimerais que mon parcours aide des jeunes…» En racontant publiquement son désarroi, un élan de solidarité se met en place. Au milieu des messages de sympathie, Émilie Andeol accepte une offre d’emploi de la Fondation d’Ippon Technologies qui a pour but de réduire la fracture numérique dans le monde et qui accompagne des sportifs de haut niveau pour leur reconversion. Stéphane Nomis, président de Ippon Technologies, lui-même ancien judoka de haut niveau, est aussi le président du Pacte de Performance, le dispositif, soutenu par le Ministère des Sports, et visant à garantir aux athlètes membres des équipes de France olympiques et paralympiques, un niveau de ressource décent, pour envisager leur double projet sportif et professionnel. Stéphane Nomis a proposé à Émilie Andeol de prendre la direction de la Fondation Ippon. «Stéphane Nomis avait déjà rencontré il y a une semaine la championne olympique, elle rejoindra dès la semaine prochaine Ippon pour se sentir utile avec l’ouverture de salles informatiques en Afrique avec des sportifs (notamment avec la Fondation Didier Drogba)» précise le communiqué. Elle officiera également en tant que consultante judo pour les Jeux Olympiques de Tokyo pour France Télévisions. «Au vu de sa situation, nous sommes d’autant plus heureux de lui avoir accordé notre confiance, a commenté Pascal Colomer, directeur adjoint de la rédaction des sports de France Télévisions. Ce n’est pas pour autant que ses problèmes disparaissent. Elle a sa deuxième vie à construire et cela ne se fait pas avec une pige de deux semaines.»
«J’ai reçu beaucoup d’offres d’emploi, a réagi la championne olympique de judo. Je ne suis pas un cas isolé ! Continuez à m’envoyer vos propositions afin que je puisse les transférer à d’autres sportifs.»
L’Agence nationale du sport (ANS) a quant à elle indiqué qu’elle allait se pencher sur la situation des sportifs professionnels qui ont mis fin à leur carrière.