La sécurisation grandissante des télésièges dans les stations de ski, avec systèmes de fermeture automatique et portillons de sécurité, ne sont pas une garantie absolue contre les accidents, comme le démontrent ceux survenus récemment dans les Alpes.
A la station de Morillon (Haute-Savoie), un enfant de six ans a chuté dune dizaine de mètres il y a quelques jours, après avoir été tenu à bout de bras au-dessus du vide par sa mère, faute davoir réussi à sasseoir sur le télésiège. La défaillance mécanique semble exclue et la mère de lenfant met plutôt en cause lattention du préposé au télésiège, très fréquenté en cette période de vacances avec 10 000 passagers par jour. La station met quant à elle en avant que «le risque zéro nexiste pas» à partir du moment où cet appareil fonctionne, comme dans de nombreuses stations, avec un système de barrière actionnée manuellement par les skieurs. Sur cet appareil courant de la marque française Poma, «la sécurité est assurée par un garde-corps mécanique rabattu par le client. Quand on pose les pieds dessus, ça le verrouille», explique Pascal Tournier, directeur général du domaine du Grand Massif, qui comprend celui de Morillon.
«Le règlement prévoit que lusager est actif: cest à lui de bien sasseoir, de bien baisser le garde-corps», fait lui aussi valoir Daniel Pfeiffer, directeur du Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), organisme du ministère du Tourisme inspectant les télésièges.
23 blessés graves sur
600 millions de passagers
Les accidents restent cependant rares, avec en 2010 seuls 23 blessés graves dans les stations françaises, sur 600 millions de passagers de télésièges, essentiellement en raison de «maladresses» des usagers, selon le STRMTG. Actuellement en France, seules de rares stations, comme Val-Cenis (Savoie), expérimentent de nouveaux systèmes de télésièges à fermeture automatique, développés notamment par le fabricant autrichien Doppelmayr. «Notre nouveau système est garanti sur le verrouillage et le déverrouillage du garde-corps. Sil y a un problème, le télésiège sarrête automatiquement», explique Clément Nectoux, responsable de Doppelmayr France. Mais la clef de la sécurité, rappelle Daniel Pfeiffer du STRMTG, reste le respect des consignes.
Ainsi, le deuxième accident, impliquant un jeune Britannique étranglé à cause de son sac à dos coincé dans le télésiège, aurait pu être évité si celui-ci avait mis son sac sur le ventre, comme le recommandent des panneaux en bas du télésiège, rappelle ce responsable. La mairie de Châtel (Haute-Savoie) invoque, elle, «un dramatique concours de circonstances», lopérateur en charge du télésiège nayant pas vu le jeune en difficulté, qui na quant à lui pas actionné le système darrêt du portillon de sécurité. «Quand on embarque huit personnes dun coup avec seulement un préposé à la montée et à la descente, cest dangereux car on ne peut pas tout voir», critique Gilles Dodos, délégué CGT de la station des Deux-Alpes (Isère), réclamant plus deffectifs.
Les installations de remontées mécaniques en France
Les adhérents de Domaines Skiables de France exploitent 3 370 installations réparties en :
2 200 téléskis,
876 télésièges,
145 télécabines,
67 téléphériques dont 9 double monocâble découplables,
6 funiculaires,
63 tapis roulants des neiges et
13 appareils classés divers (parc des installations en service en 2005-2006).
Ce parc représente :
2 901 km de longueur développée (soit la distance aérienne Paris-Le Caire),
743 km de dénivelée cumulée (soit la distance routière Grenoble Lille),
3,63 millions de passagers par heure de débit total maximum (la population de Rome pourrait être transportée en une heure).
Le trafic en hiver sur les installations de remontées mécaniques françaises des adhérents de Domaines Skiables de France a été de 665,50 millions de passages pour la saison 2008-2009.
Des techniques innovantes
La France est à la pointe de linnovation technologique avec une grande diversité déquipements performants :
– télésièges 6 et 8 places,
– tapis dembarquement et de positionnement,
– télécabines 12 ou 16 places,
– téléphériques doubles monocâbles (cabines de 16 à 33 places)
– téléphériques découplables (cabines de 25 à 30 places),
– téléphériques à boucle de câble sécurisée
– vitesse de 6 m/s pour les appareils découplables,
– téléphériques à grande capacité (cabines 200 places à 2 niveaux),
– funiculaires rapides à haut débit, ascenseur incliné, tapis de remontée.
– téléphériques à sauvetage intégré
– télécabines à fonctionnement automatique es remontées mécaniques en France