Toyota ne reconduira pas son accord de sponsoring conclu en 2015 pour dix ans avec le Comité international olympique (CIO), à la suite des Jeux olympiques de Paris. Le constructeur regrette l’influence « de plus en plus politique » de l’événement, qui relègue les sportifs au second plan. Une prise de position inédite de la part d’un partenaire de premier plan.
C’est la fin d’un partenariat de dix ans, mais c’est aussi une explication de texte rare. Toyota ne stoppe pas son association à l’univers olympique par une réallocation de ressources ou par un virage marketing, mais exprime sa déception, ou plutôt son sentiment, que le sport a de moins en moins de place au cours des JO. Un comble. « Je me demande depuis un certain temps si l’événement met vraiment les athlètes en avant », s’interroge Akio Toyoda, président de Toyota, dans un podcast diffusé sur la chaîne YouTube de l’entreprise. Il trouve que l’événement devient « de plus en plus politique ». Allusion aux innombrables débats sur l’exclusion de la Russie et de la Biélorussie ? Akio Toyoda oublie les boycotts des JO 1980 et 1984 en pleine guerre froide. Pense-t-il le plus sérieusement du monde que l’attribution des Jeux n’a jamais été, aussi, une décision politique ? « Selon moi, les Jeux olympiques devraient simplement consister à voir des athlètes de tous horizons, confrontés à toutes sortes de défis, accomplir l’impossible », avait récemment jugé Akio Toyoda.
Les entreprises japonaises prennent du recul
Le constructeur automobile suit une autre société japonaise, Panasonic, qui a également mis fin à sa collaboration avec le CIO. Panasonic avait annoncé son retrait plus tôt, en invoquant des « considérations de gestion ». Le géant de l’électronique avait convenu avec le CIO de ne pas prolonger son accord de sponsoring à l’expiration du contrat actuel en décembre.
Panasonic était devenu un « partenaire mondial officiel des Jeux olympiques » en 1987 et avait étendu son sponsoring aux Jeux paralympiques à partir de 2014. Mais il a décidé d’arrêter « alors que le groupe examine continuellement la manière dont le sponsoring devrait évoluer avec des considérations de gestion plus larges ». « À la suite de cet examen, et après une consultation approfondie avec le CIO, les parties ont convenu de ne pas renouveler l’accord de partenariat olympique et paralympique », avait précisé Panasonic.