Alors que l’équipe Arkéa-B&B Hôtels se bat pour sa survie dans le World Tour, et pour son existence tout simplement, la deuxième place à la Flèche Wallonne de Kevin Vauquelin, derrière l’intouchable Tadej Pogacar, a comme un goût de victoire.
Déjà deuxième l’an dernier, Kevin Vauquelin, après avoir remporté l’Etoile de Bessèges en février, a connu une période de moins bien, à l’image de son équipe. « Ces derniers temps n’étaient pas faciles mentalement. Même aujourd’hui, je me suis battu mentalement avec moi-même pendant toute la course pour vraiment ne pas regretter. Ce résultat montre peut-être aussi un orgueil », a confié le coureur de l’équipe Arkéa-B&B Hôtels. « Ça fait vraiment beaucoup de bien à moi et surtout à tous mes proches, tout le staff de l’équipe. Parce qu’on travaille tous ensemble et il y a des moments très difficiles. Mais il y a aussi des moments comme aujourd’hui où on peut profiter. »
L’équipe cycliste française est menacée de disparition. La formation bretonne lutte pour sa survie, confrontée à des difficultés financières, à la fuite de ses talents et à la fragilité d’un système dépendant des sponsors. Les deux partenaires majeurs, Crédit Mutuel Arkéa et B&B Hôtels, arrivent en fin de contrat fin 2025. Sans leur renouvellement, la survie de l’équipe est compromise. Emmanuel Hubert, le manager historique de l’équipe fondée en 2005, cherche activement à lever 25 M€, un défi colossal dans une conjoncture économique tendue. « De toute façon, pour survivre dans le cyclisme actuel, il faut plus d’argent. Même si nos partenaires continuaient, ils ne donneraient pas plus que ce qu’ils ont offert. Et ce ne serait pas suffisant. Je me dois donc de chercher ailleurs », indique le manager au Parisien. Le temps presse : « Mon équipe est en danger de mort. Surtout si, d’ici à la mi-juin, je n’ai rien de concret. Il faut obtenir un closing. A ce moment-là, si c’est toujours non, il faudra être lucide. Ce serait presque du jamais-vu de conclure quelque chose après. »