L’Autorité nationale des jeux (ANJ) émet des des « lignes directrices »et des recommandations pour mieux encadrer le partenariat sportif des opérateurs de jeux d’argent. L’objectif est notamment de protéger les mineurs et de lutter contre les opérateurs illégaux.
Plusieurs pays européens tels que l’Espagne, l’Italie et la Suisse — et bientôt la Belgique et les Pays-Bas —, ont interdit les partenariats sportifs avec des opérateurs de jeux d’argent, tandis que le Royaume-Uni envisage de les limiter. En Premier League, les clubs ont eux-même décidé de proscrire les partenariats sur la face avant des maillots à partir de la saison 2026-2027.
En France, afin de protéger les mineurs, l’ANJ recommande de « ne pas apposer » la marque d’un opérateur de jeux d’argent et de hasard sur les maillots de taille enfant (moins de 18 ans) et d’insérer un pictogramme « interdit aux moins de 18 ans » sur les supports de communication des opérateurs le long des terrains. Associer un sportif « appartenant à l’univers des mineurs » à la communication commerciale d’un opérateur de jeu d’argent est interdit sous certaines conditions, rappelle l’ANJ.
En outre, la vente et la distribution gratuite de produits dérivés (peluches, jouets, figurines…) comportant la marque d’un opérateur ne sont pas autorisées, pas plus que la participation de mineurs à des animations commerciales dans le cadre d’un partenariat avec un opérateur de jeu d’argent et de hasard.
Pour prévenir le jeu excessif, l’Autorité recommande aux organisations sportives de ne pas mettre, sur leurs sites internet, applications et plateformes, de « lien de redirection “parier” » ni d’y faire apparaître « des cotes, des offres de gratifications commerciales ou des annonces promotionnelles pour les opérateurs de jeux d’argent ».
Quant aux marques de ces opérateurs, elles ne doivent apparaître que « de manière limitée dans et autour » des enceintes sportives.
Déjà les publicités mettant en scène « des sportifs, des arbitres et d’autres acteurs des compétitions » en « situation de parier sur leur sport » sont interdits, et les sportifs ne peuvent ni « livrer des pronostics sur le résultat d’une compétition » ni« promouvoir les cotes sur un match » de leur discipline.
Enfin le gendarme des jeux en ligne recommande aux « organisateurs d’événements sportifs, ligues, fédérations, clubs, équipes et sportifs » de « s’assurer au préalable » auprès d’elle que « les opérateurs non agréés en France avec lesquels ils souhaitent signer des contrats à destination d’autres pays, ne figurent pas sur la liste des opérateurs dont le site a été bloqué par l’ANJ ».
40,7
Selon l’ANJ, les partenariats sportifs des opérateurs de jeux d’argent légaux ne représentent que 40,7 M€ prévus en 2023, soit moins de 2 % du montant total des contrats de partenariats du sport par le secteur privé en France, proche de 2,5 milliards d’euros par an.
Ces « Lignes directrices » pourront « être prolongées par des propositions de modifications législatives et réglementaires », dit le gendarme des jeux en ligne, qui tirera un bilan de ses recommandations au premier trimestre 2024.
