Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et 95 fédérations sportives ont adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour déplorer que le sport ne compte pas parmi les « priorités » du gouvernement dans la gestion de crise du coronavirus. Unipros, organisation patronale représentant les employeurs des sports collectifs professionnels, tire aussi la sonnette d’alarme.
Les signataires se disent « désemparés de constater que le secteur du sport fédéré, fort de son modèle social et économique unique, porteur de valeurs essentielles au tissu social républicain, ne compte visiblement pas dans les priorités d’action de notre pays en temps de crise ». « Depuis plusieurs mois, nous faisons tout notre possible pour nous adapter aux aléas et aux multiples applications divergentes et parfois contradictoires de la doctrine sanitaire sur le terrain. (…) Malgré ces efforts, nos compétitions et manifestations programmées ou reprogrammées sont annulées, souvent à la dernière minute et en raison d’une application excessive et injustifiée des mesures sanitaires par les autorités locales », dénoncent-ils.
Le nombre de licences en baisse de 25%
« Nous déplorons déjà plus d’un quart d’adhésions en moins, au point que de nombreux clubs se demandent aujourd’hui s’ils pourront passer l’année car plus de 80% d’entre eux, seulement animés par des bénévoles, piliers du sport amateur, restent encore aujourd’hui exclus des dispositifs d’aides prévus au plan de soutien piloté par le Ministère de l’Économie », poursuivent les signataires.
« Vous comprendrez donc l’incompréhension qui est la nôtre de subir une stigmatisation aussi violente qu’infondée, car non étayée par des éléments objectifs. Comment comprendre et expliquer pourquoi d’autres activités demeurent permises, y compris dans les zones les plus touchées par l’épidémie, mais pas la pratique du sport dans des zones pourtant plus préservées ? »
« Budgétairement, nous déplorons que les quelques euros promis par-ci nous soient repris par-là, dans des tours de passe-passe indignes et humiliants », ajoutent les signataires, qui rappellent au passage que la France accueillera les Jeux olympiques en 2024…
Le courrier adressé par Unipros à Roxana Maracineanu, Ministre déléguée chargée des sports, et Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, des finances et de la relance, est dans la même veine. C’est « un cri d’alarme des employeurs du sport professionnel français » qu’adresse l’organisation. Face à la « situation économique catastrophique », Unipros fait part de « l’urgence d’y apporter une solution faute de quoi, certaines de nos structures disparaîtront, parfois à très court terme ». « Nous constatons la dégradation de la situation sanitaire et de la situation économique, mais l’État apparaît moins proactif que lors du déclenchement de la crise », nous a indiqué Unipros. « Toutes les disciplines ont un besoin immédiat de mesures efficaces », a continué notre interlocuteur.