Bernard Lapasset était l’invité du Déjeuner Grand Témoin de Sporsora fin janvier. A cette occasion, le président de l’International rugby board (IRB) a échangé sur différents thèmes qui lui tiennent à coeur. La réussite de la dernière Coupe du monde qui s’est tenue en Nouvelle-Zélande, mais également l’intégration au programme olympique du rugby à 7 à compter des JO de Rio en 2016. Nous l’avons interrogé en marge du rendez-vous.
Quel était le but de cette rencontre ?
J’ai voulu développer la stratégie événementielle de l’IRB qui ne repose pas uniquement sur la Coupe du monde de rugby à XV. Même si celle-ci est un succès et si elle s’est imposée comme la troisième événement sportif dans le monde après les Jeux olympiques d’été et la Coupe du monde de football. Je crois beaucoup à la réussite du rugby à 7 qui va offrir de nouvelles opportunités aux partenaires. Aujourd’hui, il y a une concurrence entre les sports pour convaincre les partenaires de les rejoindre. Echanger avec les acteurs de l’écosystème du sport business en France me permet de présenter les atouts de notre discipline.
N’y a-t-il pas un risque de concurrence entre le XV et le 7 à l’avenir ?
Non, parce qu’elles restent des disciplines différentes. Le 7 offre une lecture du jeu différente du XV. Il va attirer un nouveau public et sans doute de nouveaux partenaires.
Quel discours tenez-vous auprès des partenaires pour les convaincre d’investir dans le rugby ?
Je souhaite que les entreprises s’inscrivent dans la durée. Lorsque j’étais président de la Fédération française de rugby (FFR), la Société Générale et la GMF étaient déjà là. Elles sont toujours présentes aux côtés de la FFR. La Société Générale est même devenue le partenaire bancaire de la Coupe du monde. Je veux insister sur cette relation particulière qui unit les entreprises au monde du rugby.
En tant que président de l’IRB, quelle est votre vision de l’influence de la France dans les grandes décisions sportives internationales ? A-t-on raison de se flageller à chaque candidature olympique ?
Il ne faut pas faire de l’ostracisme. La France gagne les compétitions qu’elle doit gagner. Lorsque les dossiers de candidature sont bons, nous somme le plus souvent gagnants. Mais les échecs répétés de notre pays depuis 2004 (Lille, ndlr) dans la course olympique démontrent que nous avons perdu la culture de la candidature olympique. Il n’y a pas de miracle à attendre. Si on ne suit pas l’évolution de la société, si on ne marque pas son territoire, on passe à côté. Déposer une candidature est un vrai business, dans lequel on n’a pas le droit à l’erreur.
Faire admettre le 7 dans la famille olympique n’avait rien d’une sinécure. De quelle façon avez-vous procédé ?
Le plus simplement du monde. J’ai commencé par m’assurer les services de la meilleures agence de lobbying sur le marché. Celle qui a fait gagner Londres contre Paris pour les JO 2012. Ensuite, c’est un travail de fond avec une communication ciblée et étalée dans le temps. J’ai aussi pour moi ma connaissance du monde olympique qu’il convient de savoir appréhender. C’est cet ensemble de choses qui a abouti à la réussite du dossier.