Un jour, peut-être, l’histoire de DAZN en France sera racontée comme une success-story. En attendant, la plateforme de streaming continue d’étonner pour sa stratégie. Pour séduire de nouveaux abonnés et sauver un contrat qui inquiète tout l’écosystème du sport business en France, DAZN lance une nouvelle grille tarifaire pour la seconde partie de la saison de la Ligue 1 continuant de brouiller son image-prix.
La tarification dynamique appliquée dans le transport aérien s’étend non seulement au transport ferroviaire, mais également à la diffusion des rencontres de football ! Jusqu’au 3 février, DAZN, le principal diffuseur de la Ligue 1 (huit matchs de L1 par journée pour 400 M€ en moyenne par an), propose un pass mi-saison à moins de dix euros par mois pour suivre la fin du championnat: 69 € (9,85 € par mois jusqu’à fin juillet ou 13,8 € par mois jusqu’à fin mai, la L1 se concluant le 18 mai). L’offre comprend, outre la Ligue 1, la Betclic Élite, les combats de boxe, la Ligue des champions féminine de football ou encore le PFL (MMA). En sachant que la Coupe du monde des clubs, diffusée sur DAZN, sera en clair et gratuite.
10 € pour les moins de 26 ans
Le diffuseur mange aussi son chapeau. Au lancement de la Ligue 1, il soutenait mordicus qu’une offre à 29,99€ par mois (avec un engagement de douze mois) était le bon tarif. Depuis, DAZN a multiplié les offres spéciales alors que le nombre d’abonnés plafonnerait à 500.000 : 19,99 €, puis 14,99 € lors de l’opération « Black Friday ». Critiqué pour les prix de ses abonnements jugés excessifs, il consent finalement à une vraie réduction tarifaire. DAZN ramène aujourd’hui son tarif à 19,99 € par mois. Après avoir déjà annoncé une « promotion exceptionnelle » sur cet abonnement annuel entre le 10 et le 22 septembre dernier pour tenter d’éteindre la critique, la plateforme d’origine britannique compte cette fois pérenniser cette réduction tarifaire dans le temps. Ce sera aussi le cas à la reprise du championnat l’été prochain, annonce Brice Daumin, le dirigeant de DAZN France, dans Le Parisien.
Sur le front crucial du jeune public, présenté comme addict au piratage, le diffuseur est aussi à l’offensive. DAZN grave aussi dans le marbre une offre à 10 € par mois pour les moins de 26 ans. Là encore, la promotion avait été proposée de façon temporaire en septembre. A partir de février, elle comptera dans la grille tarifaire de DAZN, et restera valable l’année prochaine. Ce type d’offre existe déjà chez ses concurrents Canal+ et beIN Sports mais c’est une première pour le groupe britannique.
DAZN étoffe sa programmation
La refonte n’est pas que tarifaire. DAZN évolue également sur le plan éditorial, son patron assurant avoir « écouté ses fans ». Sur les réseaux sociaux, plusieurs abonnés du diffuseur principal de la L1 se sont montrés déçus par les avants-matchs de la chaîne et les publicités en continu pendant la mi-temps des rencontres. Chaque match sera désormais couvert par un trio commentateur, expert, et journaliste en bord de terrain. Le dimanche, le multiplex, renommé « Multizone » pour s’aligner sur la prononciation de DAZN, fait son retour. La plateforme avait très vite annoncé la fin des multiplex des matchs du dimanche après-midi. Jusqu’ici les trois rencontres programmées en même temps étaient diffusées séparément, sans possibilité de voir tous les matchs en un seul programme ! Brice Daumin annonce près de dix heures d’antenne, de la présentation du match de 15 heures jusqu’à l’après-match de celui de 21 heures 05. L’offre magazine, enrichie depuis le 15 décembre avec une émission en direct (et un résumé disponible sur l’application et YouTube), est complétée par un nouveau talk-show (« Dans la Zone ») diffusé de 18 heures à 19 heures 30.
DAZN, mais aussi la Ligue de football professionnel (LFP), se devaient non seulement de répondre au flux de critiques, mais aussi d’endiguer le piratage, qui flambe depuis le début de la saison. A ce jour, le volume d’abonnés à la plateforme de streaming est notoirement insuffisant. L’objectif de 1,5 million de clients d’ici la fin de l’année semble un Everest à atteindre. Mais faute de sommet, ce sera la dégringolade pour le football professionnel français. Une clause de sortie dans le contrat permet à la LFP, et à son diffuseur, d’interrompre prématurément l’association mal-née. C’est-à-dire bien avant 2029 et la fin officielle du contrat.