Matthias Gurtler a pris depuis le 3 février les fonctions de directeur des rédactions print et numérique du groupe L’Équipe.
Directeur de la rédaction de Gala depuis quinze ans, après avoir été rédacteur en chef de Télé Loisirs et VSD, Matthias Gurtler « est le leader qui saura donner une impulsion très forte à la rédaction de L’Équipe sur le plan de la création éditoriale et du développement de la marque », estime Rolf Heinz, DG du groupe L’Équipe. « Il s’inscrira par ailleurs pleinement dans l’ADN de L’Équipe et de ses valeurs, notamment en étant le garant de son excellence et de son indépendance éditoriale. »
« Arriver dans cette équipe à un moment clef de son histoire, à l’aube de ses 80 ans d’existence, est un défi et un honneur », réagit le principal intéressé. « Cette maison, inspiratrice de la presse sportive mondiale, a dans son ADN trois valeurs qui me sont chères. L’art du récit sportif, la capacité à innover sur tous les terrains et le respect de l’esprit pionnier des journalistes de L’Équipe. Le projet que je construirai avec la rédaction sera guidé par cela. »
Sa nomination était pressentie depuis plusieurs jours et l’annonce de son départ de Gala, qui coïncidait avec la mise en disponibilité de son prédécesseur à L’Equipe, Lionel Dangoumau, et de son adjoint, Jean-Philippe Leclaire. Issu de la presse people, son profil suscite des interrogations chez les journalistes de L’Équipe. « Ce choix nous alerte, voire nous inquiète », a réagi mardi la Société des journalistes (SDJ) de L’Équipe, s’interrogeant sur « l’arrivée d’un homme de presse étranger au monde du sport et à l’ADN de L’Équipe ».
Matthias Gurtler avait pris en 2009 la tête de la rédaction de Gala, alors dans le giron du groupe Prisma Media (le titre a depuis été vendu au Figaro,ndlr), dirigé par Rolf Heinz de 2009 à 2021. Ce dernier ambitionne de « doubler » les audiences de L’Equipe sur le Web d’ici à 2030 en passant de 210.000 abonnés numériques à 500.000, de 11 millions de visiteurs uniques pour le site Internet à 20 millions et de 100 millions à 500 millions de vidéos vues par mois.
« La priorité, c’est l’élargissement du terrain de jeu de L’Équipe », a déjà expliqué le dirigeant, qui entend renforcer l’offre pour les fans de sport, son cœur de cible, tout en conquérant de nouveaux adeptes, notamment chez les femmes, les jeunes et ceux qui pratiquent des activités physiques. Cela passera notamment par le développement des « dimensions politiques, sociétales » du sport, avec des sujets liés à l’éducation, l’économie, la santé, etc., et par un renforcement des équipes. Le développement de formats pour les réseaux sociaux et de documentaires est également prévu.
Ce recrutement intervient dans un contexte particulier. Ces derniers mois, L’Équipe a entamé un vaste remaniement au sein de son état-major et connu une vague de départs inédite. Jérôme Saporito, le patron du pôle TV, a été écarté et remplacé par Vincent Broussard. Éric Matton, l’éditeur et directeur du pôle print, est parti diriger France Messagerie. Nicolas Manissier, le directeur des acquisitions en charge du Ballon d’Or et du Vélo d’Or est parti. Tout comme la directrice financière, Marianig Calvez et la directrice des ressources humaines, Véronique Glémarec.
Porté par les Jeux Olympiques de Paris 2024, le journal revendique 226.000 exemplaires vendus par jour en moyenne en 2024, un chiffre en hausse de 4 % sur un an.
