La Fédération française de tir à l’arc (FFTA) profite de la tournée en province du spectacle musical Robin des Bois pour aller à la rencontre du public et convaincre de nouveaux licenciés. L’opération sert également l’image de la fédération en quête de partenaires.
L’image de Robin des Bois est très proche du tir à l’arc. Elle colle à la peau des archers. Lorsque vous interrogez Laurence Frère sur les raisons de cette association avec une comédie musicale, la directrice de la communication de la Fédération française de tir à l’arc (FFTA) vous ramène tout de suite à votre enfance. Qui n’a jamais imité le célèbre personnage qui vole aux riches pour donner aux pauvres ? Au-delà du rapprochement entre la discipline et le héros médiéval, la FFTA, déjà partenaire du film éponyme de Ridley Scott en 2010, se lance dans une opération originale en accompagnant la tournée en province du spectacle Robin des Bois sous la forme d’animations destinées au grand public dans 17 villes. Un périple long de six mois qui débutera par une première étape le 22 janvier au Zenith de Rouen.
Pour l’occasion, la FFTA met en place des ateliers d’initiation et de démonstration avec l’aide des ligues, des comités départementaux et des clubs. L’occasion pour la fédération (73.000 licenciés fin 2013 répartis dans 1600 clubs, ndlr) de sensibiliser un public jeune et familial à la pratique sportive du tir à l’arc et pourquoi pas de susciter des vocations d’archer. L’opération de promotion cadre parfaitement avec la saison de Licence Découverte, destinée à accueillir de nouveaux licenciés. Cette tournée va nous permettre de mesurer l’impact de nos animations sur la prise de licence, indique Laurence Frère.
L’idée s’est matérialisée au fil d’échanges entre la fédération et RDBP Productions, le producteur du spectacle musical, en amont de la première représentation à Paris. Ces animations sont une attraction supplémentaire pour les spectateurs, estime Laurence Frère. Un premier échange s’était concrétisé avec la présence de Matt Pokora (Robin des Bois sur scène) en marge de la finale de la Coupe du Monde à Paris au Trocadéro le dimanche 22 septembre dernier. A cette occasion, la troupe du spectacle était venue échanger avec l’équipe de France de tir à l’arc. En se présentant à un événement organisé par la FFTA, Matt Pokora gagnait en légitimité pour son rôle et nous, nous attirions un artiste populaire, décrypte la responsable communication de la fédération. En 2014, le partenariat passe à un autre stade. Dans chacune des villes où le spectacle fera étape, les spectateurs pourront découvrir le tir à l’arc avant les représentations. Pour l’occasion, la fédération a conçu une structure couverte et démontable. Nous avons voulu être au standard du spectacle, justifie Laurence Frère. L’ensemble de la tournée va nécessiter un budget de 80.000 euros.
Le Crédit Mutuel vient se greffer à l’opération
Partenaire du spectacle, le Crédit Mutuel s’est associé à la FFTA sur cette tournée, ainsi que des partenaires techniques (LPTENT et Lyon Archerie). Ce sera peut-être le point de départ d’autres opérations en commun, espère Laurence Frère. La question des partenariats reste épineuse pour la FFTA. Alors que le Championnat du monde en salle aura lieu à Nîmes du 25 février au 2 mars prochain, la fédération est toujours en recherche d’un équipementier pour l’équipe de France, moyennant un ticket d’entrée de 30.000 euros pour une saison complète. Le contexte économique est difficile alors que le tir à l’arc souffre de sa confidentialité médiatique, estime Laurence Frère. La cible et les flèches véhiculent l’image du sport. Le respect des traditions, la précision et la haute technicité, sont des valeurs attachées au tir à l’arc. Paradoxalement, le fantôme de Sébastien Flute, champion olympique à Barcelone en 1992 rôde toujours au-dessus de la discipline alors que le niveau n’est pas en cause. La France est la deuxième nation mondiale, toutes disciplines confondues.