En se basant sur l’analyse de cinquante millions de sources en vingt-trois langues, incluant publications, sites internet, blogs, forums, scrutés selon la technique du text mining, Dow Jones & Company a étudié l’exposition plurimédias du Vendée Globe 2008-2009. L’étude donne une évolution de la couverture par pays et une évolution de la couverture médias des différents sponsors des bateaux. Il en ressort que, malgré l’internationalisation du plateau de skippers, l’épreuve reste une compétition qui intéresse avant tout les Français et les médias français. L’étude propose aussi une comparaison avec d’autres événements sportifs internationaux sur la même période (Le Dakar, Tour Down Under, Open d’Australie, Volvo Ocean Race).
Que nous dit l’étude ? On apprend, sans surprise il est vrai, que les pics de la couverture médias proviennent des différentes casses (avaries, blessures, etc.), désignées comme des tragédies humaines. Si la presse spécialisée suit l’aspect sportif, les journaux généralistes parlent uniquement des avaries enregistrées sur le parcours. Ainsi le sauvetage de Jean Le Cam (VM matériaux) par Vincent Riou (PRB) vaut à ce dernier un pic de médiatisation particulièrement élevé. On note également une corrélation évidente durant une grande partie de la course entre les courbes du leader (Michel Desjoyeaux) et de celui qui était son dauphin presque jusqu’au terme de l’épreuve (Roland Jourdain). La presse régionale (Ouest-France, Sud Ouest, etc) augmente la couverture de l’événement particulièrement si un des skippers est le régional de l’étape. Cette proximité permet aux différents sponsors (comme PRB) de développer leur notoriété au plus près de leurs clients. Il ressort aussi que l’apport de couverture générée par le sponsoring des bateaux est plus important quand les marques sont peu médiatisées. Plus on est petit, plus on a de chance de se faire connaître, en somme.
La course au large vaut à VM Matériaux 99% de ses citations dans la presse
Sur la période étudiée (5 novembre 2008-5 février 2009), l’intégralité de la couverture de la marque VM Matériaux est due au sponsoring du bateau de Jean Le Cam. Cette couverture provient essentiellement de sources françaises. Dans son étude, Dow Jones relève les citations dans les médias (hors télévision et radio) des différents concurrents. Ainsi, Jean Le Cam est-il cité dans 3.297 articles (presse écrite, sites web et forums internet). Dans 53% des cas, c’est l’association Le Cam/VM Matériaux qui ressort. Et dans 46%, la marque VM Matériaux est associée au Vendée Globe. Il en découle qu’un pour cent seulement des articles sur la période est consacré à la seule citation de VM Matériaux !
La couverture médiatique de la victoire de Michel Desjoyeaux est largement inférieure (à l’échelle internationale) à l’engouement du départ de la course et ses péripéties. A vrai dire, le skipper est arrivé aux Sables d’Olonne au beau milieu d’une actualité particulièrement dense : attaque israélienne sur la bande de Gaza, atterrissage d’urgence d’un Airbus sur l’Hudson river, crise financière, etc. Ce qui souligne d’ailleurs que l’intérêt pour l’épreuve est principalement français même si la course s’est internationalisée par la présence de plusieurs skippers étrangers. La participation de Samantha Davies ou de Mike Golding, avec des avaries au large de l’Australie, a entretenu notamment en Grande-Bretagne et en Australie une couverture moyenne.
En effectuant une recherche sur le terme Foncia, tout en excluant les références au Vendée Globe et à Michel Desjoyeaux, les auteurs de l’étude sont parvenus à comptabiliser 126 articles… sur un total de 5.814 articles. Conclusion : 98% de la couverture médiatique de Foncia résulte de son partenariat avec Michel Desjoyeaux.
Cette couverture provient essentiellement de sources françaises. Pour 50% des articles, c’est l’association Foncia/Desjoyaux qui ressort. Et 48%, c’est celle de Foncia au Vendée Globe.
Conclusion. Cette course a acquis d’année en année une couverture médiatique, une notoriété et un coefficient de sympathie auprès des médias et de l’opinion particulièrement importants. Mais cet intérêt reste essentiellement français. En comparaison avec d’autres événements sportifs de durées inférieures sur la période (Paris-Dakar, Tour d’Australie cycliste, Open d’Australie) la portée du Vendée Globe demeure relativement limitée et s’illustre par des pics de couverture dénotant un intérêt plus local. Les auteurs notent une surreprésentation des sources européennes (71%) du Vendée Globe alors que la couverture de l’événement en Amérique du Nord malgré la présence d’un navigateur canadien et d’un Américain est limitée par rapport aux autres événements: 6% contre 22% pour le Dakar.
Les retombées médias de l’édition 2004-2005 valorisées à près de 113 millions d’euros
A la suite du Vendée Globe 2004-2005, les organisateurs avaient fait procéder à une analyse des retombées médias, pour la France, engendrées par l’événement comme des retombées touristiques et économiques générées pour le département de la Vendée. En télévision, le temps de diffusion avait progressé de 176% par rapport à l’édition 2000-2001, cumulant près de 12.000 sujets pour 276 heures d’antenne en France. La radio, qui, avec 196 heures de diffusion et 7.272 sujets diffusés progressait de 63%. Enfin la presse écrite totalisait pas moins de 12.566 articles. La valorisation financière de ces retombées médiatiques pour la course avait été évaluée à 112,90 millions d’euros. Côté tourisme, le Vendée Globe avait bénéficié de 75.000 nuitées supplémentaires. Enfin, et concernant le chiffre d’affaires supplémentaire induit par l’événement, il était estimé à 15,5 millions d’euros pour les secteurs de l’hébergement, du commerce et des loisirs entre octobre 2004 et mai 2005.
Evénement Presse Internet Blogs Forums Total
NFL 14% 27% 33% 26% 241332
Open d’Australie 40% 50% 7% 3% 21981
Dakar 2009 38% 39% 13% 10% 12791
Vendée Globe 47% 38% 12% 3% 11182
Tour Down_Under 41% 46% 10% 3% 8314
Volvo Ocean 38% 40% 14% 8% 3720