L’appel d’offres pour les droits de retransmission de Roland-Garros est un cuisant échec. La Fédération française de tennis (FFT) n’a reçu que deux offres faibles, inférieures à ses attentes et dans des conditions qui ne sont pas prévues dans la consultation, de la part de France Télévisions et d’Eurosport. Ni Canal+, ni beIN Sport, qui étaient attendues pour faire grimper les prix, ne se sont portées candidates.
C’est non sans honnêteté mais avec une forte dose de déception que Gilbert Ysern a reconnu l’échec de l’appel d’offres de la Fédération française de tennis pour les droits TV de Roland-Garros sur la période 2014-2018, soit cinq éditions. Le directeur général de la FFT a révélé que sur les dix candidats au départ, seuls deux ont, à l’arrivée, effectivement déposé une offre. Et les offres en question sont faméliques.
Pour le lot réservé aux chaînes par abonnement, Eurosport est seule candidate… avec une offre très en deçà du prix de réserve. beIN Sport n’a pas répondu aux attentes de la FFT, qui avait pourtant conçu sur mesure ce lot à son attention.
France Télévisions offre moins que les 15 millions qu’elle paie actuellement
Quant au lot réservé aux chaînes en clair, France Télévisions s’est portée candidate à sa propre succession… mais avec une offre à la baisse, inférieure aux 15 millions d’euros qu’elle paie actuellement par édition ! L’absence de concurrence de M6, qui a publiquement jeté l’éponge avant la conclusion de l’appel d’offres, n’est sans doute pas étrangère à cette déflation. Gilbert Ysern affirme que la FFT va analyser cet échec et revoir sa copie. Nous avons besoin de comprendre pourquoi on a perdu dix candidats en route, a-t-il ajouté, même s’il reste convaincu de la valeur (des) droits. La Fédération fait part de son amertume devant l’offre de France Télévisions. Gilbert Ysern considère comme une provocation l’offre de France Télévisions, pourtant diffuseur historique de Roland-Garros depuis 1987.
Ysern : Nous avons besoin de comprendre
Le service public a non seulement formulé une offre à la baisse, mais s’est en outre permis de répondre par une offre globale là où la FFT demandait de répondre lot par lot. Je n’ai pas l’impression d’avoir eu le courrier d’un partenaire, commente-t-il. Je pensais qu’il était acquis que le service public n’était pas en mesure de tout garder. Tout cela contribue à ce que j’appelle pudiquement mon étonnement.
L’appel d’offres entre désormais dans une deuxième phase. La FFT va discuter de gré à gré avec chacun des candidats. Le profil bas. Nous ne sommes évidemment pas en position de force, admet le directeur général de Roland-Garros.