Après l’avoir repoussé, pour cause d’incertitude juridique autour de la notion d’exclusivité pour un opérateur, la Fédération française de tennis (FFT) lance son appel d’offres pour les droits de retransmission de Roland-Garros entre 2010 et 2013. Jusqu’ici détenus par France Télévisions, les Internationaux de France devraient compter plusieurs diffuseurs à l’avenir. Pour plus d’argent récolté.
Fini le temps des négociations de gré à gré. La Fédération française de tennis (FFT) innove en faisant appel au marché pour déterminer la valeur des droits de retransmission des Internationaux de France de tennis. Et c’est France Télévisions qui vacille. La FFT compte en effet vendre ses droits télévisés par appartements. Ce qui suppose plusieurs détenteurs quand France Télévisons était jusqu’ici l’unique propriétaire des droits, même si le groupe sous-licenciait Roland-Garros à la chaîne Eurosport.
Deux diffuseurs pour une même finale ?
L’enjeu pour la FFT est simple: récolter plus d’argent avec son tournoi du Grand Chelem. Plus que les 12 millions d’euros versés cette année par France Télévisions, plus 1 million de bonus pour les bonnes performances des tennismen français durant le tournoi.
Pour susciter la concurrence, la FFT n’a fait qu’imiter les autres disciplines comme le football, passée maître en la matière. Il s’agit de découper le tournoi en lots. Le journal L’Equipe révèle ainsi que deux lots seront commercialisés avec des matches différents sur les deux courts principaux jusqu’aux quarts de finale. Chacun des deux lots disposera ensuite des deux demi-finales et de la finale. Ce qui suppose des rencontres diffusées simultanément. Un troisième lot concernerait des matches de moindres importance, disputés sur les courts annexes. Mais il ne pourra être attribué qu’à l’un des diffuseurs qui aura mis la main sur l’un des deux premiers lots.
Une idée qui ne sied guère à France Télévisions. Car si le tennis entend suivre le même chemin que le football, ce n’est pas le même prix qu’il devra espérer rétorque le responsable des sports à France Télévisions, Daniel Bilalian. Contrairement au football, la fin des matches n’est pas prévisible. Ce qui signifie qu’ils se superposeront constamment et que le diffuseur ne sera jamais seul sur cette programmation. A cela s’ajoute que nous devrons partager la finale. Ce n’est donc pas le même prix que la fédération devra espérer. Par ailleurs, Roland Garros est une histoire qui n’a de sens si elle ne se raconte pas sur les quinze jours car le suspense monte en puissance au cours de la compétition, ajoute Daniel Bilalian.
Les diffuseurs recevront le détail de l’appel d’offres (pour 2010-2013) aujourd’hui même, vendredi 4 septembre et devront remettre leur réponse le 1er octobre.
Une épreuve déficitaire
Comme toutes les compétitions sportives, les Internationaux de France de tennis ne sont pas une bonne affaire financière pour les chaînes de télévisions.
À partir de l’étude du chiffre d’affaires des écrans classiques (hors sponsoring) situés juste avant, pendant et juste après la diffusion des émissions et retransmissions en direct du dernier tournoi de Roland-Garros,diffusées sur France 2 et France 3 chaque jour du 24 mai au 07 juin 2009, l’institut Yacast a calculé les recettes publicitaires pour le service public. Au final, il en ressort que Roland-Garros 2009 a rapporté un chiffre d’affaires publicitaire sur les 2 chaînes publiques de 7 millions d’euros brut (H.T.) avec 1.336 spots diffusés. Au détail, France 2 obtient 5,3 millions d’euros (897 spots) et France 3 récolte 1,7 millions d’euros (439 spots).
Yacast, qui ne peut comparer les données en valeur entre 2008 et 2009 du fait d’une modification des conditions générales de vente sur France Télévisions, note un recul, en volume, de 5% du nombre total de spots.
Si on ajoute aux droits de retransmission, les frais de production de l’événement pour France Télévisions, l’opération se révèle donc déficitaire.