Sur M6, le sport n’est plus la cinquième roue du carrosse. La chaîne est entrée dans la bataille des droits TV pour concurrencer ses consoeurs. Directeur adjoint des programmes en charge des sports de M6, Philippe Bony nous explique les fondements de la stratégie de la chaîne en la matière.
– Comment s’est opéré le virage de M6 en matière de programmation sportive ?
– Notre stratégie a été décidée il y a plusieurs années. Je rappelle que nous sommes propriétaires des Girondins de Bordeaux (Ligue 1 de football) depuis 1999. Vis-à-vis de nos téléspectateurs, il est important de nous positionner dans ce secteur.
– Nicolas de Tavernost a d’abord annoncé une perte comprise entre 10 et 15 millions d’euros suite à la diffusion de la Coupe du monde en Allemagne, avant de minimiser ce montant. Pourquoi diffuser un programme alors qu’il n’est pas rentable ?
– Le sport renforce la grille des programmes. Si l’événement n’est pas rentable directement, il influe sur notre image. Le football par exemple s’adresse à un public jeune qui est le cur de cible de M6, mais également à un public plus large. La diffusion de matches de football a des effets induits pour nous. Elle participe à la croissance de l’audience de M6 et contribue au statut de la chaîne.
– Quelles sont les relations de M6 avec l’Union européenne de radiodiffusion (UER) ?
– Nous avons brisé ce que nous considérons comme un cartel. La répartition en amont d’événements entre nos diffuseurs concurrents n’a plus lieu d’être à l’intérieur de l’Union européenne. Nous demandons simplement la mise en concurrence des droits par les fédérations. Lorsqu’il y a appel d’offres, M6 n’a rien à envier aux autres chaînes. L’attribu-tion des droits de la Coupe du monde par la Fédération internationale de football (FIFA) à notre chaîne est la reconnaissance de notre sérieux. J’en veux également pour preuve le jugement de la Fédération française de football (FFF) qui a attribué à M6 la meilleure note qualitative sur le dossier de la Coupe de France.