L’audience du cinéma à la télévision a été divisée par trois depuis 1994, concurrencée par les séries et les téléfilms, mais aussi l’information et le sport, révèle une étude du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
Au sein du palmarès des 100 meilleures audiences des grandes chaînes hertziennes historiques (TF1, France 2, France 3, Canal+, M6 et Arte) établi par le CSA depuis quatorze ans, le nombre d’oeuvres cinématographiques est passé de 37 en 1994, à seulement 11 en 2007. L’intérêt des téléspectateurs pour le 7e Art n’a pas faibli sur la période, puisque les films figurant dans les trente meilleures audiences ont toujours attiré en moyenne, entre 10 et 11,5 millions de téléspectateurs – excepté un pic à 12,6 millions en 1994.
En 1994 dit l’étude, le cinéma était le genre le plus rentable en audience pour des grandes chaînes qui ne lui consacraient que 5% de leurs programmes, tandis que le public leur réservait 9,1% du temps passé à regarder la télévision. Quatorze ans plus tard, ce rapport entre offre et consommation s’est fortement détérioré, puisque les téléspectateurs n’ont consacré aux films – désormais 4,6% des programmes – que 5,4% de leur temps passé devant le peti écran en 2007. Le cinéma n’est plus le genre moteur des grilles, poursuit l’étude, et désormais d’autres programmes, tels que la fiction ou le sport, réalisent de meilleurs résultats en termes d’audience. Ainsi l’an dernier, la fiction a représenté 18,7% de l’offre de télévision et 25,2% de la TV consommée tandis que le sport représentait 2,5% de l’offre et 4,5% de la consommation.
La place du sport augmente régulièrement dans le palmarès et ce, alors que la programmation de grands événements sportifs est soumise à une forte saisonnalité : le calendrier des compétitions footballistiques internationales (Coupe du monde tous les quatre ans les années paires) et européennes (l’Euro, également tous les quatre ans les années paires, mais en décalage avec la Coupe du monde) donne un rythme particulier aux résultats d’audience des programmes sportifs, avec un pic enregistré les années paires et un creux les années impaires.
Sur la période étudiée, figurent en moyenne lors des années paires 14 événements sportifs dans le Top 100. Le CSA observe une augmentation régulière du nombre d’événements sportifs apparaissant les années paires dans le classement : alors qu’ils n’étaient que 6 en 1994, ils sont 20 en 2006. Cette tendance s’explique notamment par l’impact de plus en plus important de la diffusion de la Coupe du monde de football : alors qu’en 1994, un seul match était présent dans le Top 100, ils étaient 15 en 1998 – année certes particulière puisque la compétition a été organisée et remportée par la France -, 6 en 2002 et 11 en 2006. Les années impaires présentent un nombre relativement faible de programmes sportifs dans le Top 100, avec en moyenne sur la période 6 programmes sportifs perçant dans le palmarès. L’année 2007 constitue cependant une exception avec 15 rencontres sportives dont 12 qui sont consacrées à la Coupe du monde de rugby organisée en France.