A moins d’un an des Jeux olympiques de Turin, la Radio-télévision italienne (RAI) envoie un message. Productrice des images aux Championnats du monde du monde de ski alpin de Bormio (Italie), la RAI déclenche une grève, annoncée depuis 20 jours (!), et oblige les organisateurs à repousser le slalom géant messieurs, programmé mercredi matin. L’UER (Union européenne de radiodiffusion), détentrice des droits, ne pouvait assurer la retransmission en raison d’une grève soudaine de la RAI Milan. Et il n’était pas possible de changer de dispositions en un temps aussi court, a déclaré le secrétaire générale de la Fédération internationale de ski (FIS). Avant le début des compétitions, les techniciens de la RAI avaient menacé de faire grève pour protester notamment contre la non-livraison d’équipements vestimentaires adaptés aux conditions climatiques. Mais c’est surtout la future privatisation de la RAI qui se trouve au centre du conflit ainsi que des problèmes contractuels des employés du service public italien.
La course devrait être disputée jeudi. Envisageant une éventuelle poursuite de la grève, la FIS met en place avec l’UER et les télévisions allemande, suisse et autrichienne sa propre équipe de production indépendante de la RAI et d’Italie. Les chances d’y parvenir sont de 90%, a indiqué le président de la FIS, Gianfranco Kasper. Il a aussi rappelé que ce n’est pas la première fois que cela se produit. Il y a 20 ans (lors des Mondiaux de Bormio en 1985), nous avons eu la même situation dans la même aire d’arrivée. A l’époque cependant, le signal international pouvait être produit et l’épreuve retransmise à l’étranger mais pas en Italie. Le président de la FIS s’est défendu d’avoir déprogrammé le géant à cause des sponsors. Sans la télévision a-t-il expliqué il n’y aurait pas eu de contrôle vidéo et on n’aurait pas pu contrôler si un coureur avait manqué une porte. Kasper s’est voulu rassurant au sujet des Jeux olympiques de Turin en 2006. Bien sûr, des grèves sont possibles lors des Jeux. J’ai demandé il y a déjà deux ans qu’il y ait une loi spéciale nationale contre des grèves pendant des Jeux, a-t-il dit. Mais même si on avait une loi spéciale, des grèves illégales comme ici sont possibles (…) A Turin, cela peut être plus facile de gérer ce genre de situations, car les images et signaux ne sont pas produits uniquement par les Italiens. Par exemple les Suisses vont produire les épreuves de vitesse.