France Télévisions a présenté les programmes sportifs que le groupe diffusera cet été. Une année sans Jeux Olympiques, ni Coupe du monde de football ou de Championnat d’Europe des nations. Pas de quoi sauter au plafond. Mais le service public tient à justifier sa signature de plus grand terrain de sport.
Pour un peu, on frôlerait l’indigestion. France Télévision retransmet environ 1.000 heures de sport par an, toutes disciplines confondues (1.170 heures en 2008, dont 858 en direct). Sur la seule chaîne France 4, il y en a pour 300 heures. Une offre sans équivalant sur la TNT, selon Daniel Bilalian, Directeur des Sports de France Télévisions. Si mai sera le mois des finales en football (Coupe de France, Coupe Gambardella et Coupe dAngleterre), il lancera aussi l’été sportif du groupe public. Avec en premier lieu Roland Garros (24 mai-6 juin). Les Internationaux de France de tennis seront diffusés sur France 2, France 3 et France 4 mais aussi, durant la première semaine, sur le site Internet du groupe. L’équipe de consultants accueillera Tatiana Golovine. Blessée, la joueuse a été chargée de recueillir les confidences de ses camarades du circuit. Au total, ce seront 155 heures de programmes liées au tennis qui seront diffusés, tous médias confondus.
Le Tour de France est un monument historique
Ensuite, France Télévision passera au plat de résistance avec l’incontournable Tour de France. En juillet, il y le 14 juillet et le Tour de France, estime Daniel Bilalian. Pour le Tour, un monument historique selon notre hôte, il sera difficile de faire mieux en terme de couverture. Toutes les chaînes du groupe (France 2, France 3 et France 4) seront mises à contribution pour diffuser la centaine d’heures consacrée au Tour de France (dont 75 heures pour suivre les étapes en direct). Et si la Grande Boucle passait par l’Outre Mer, France O, dont le service des sports vient d’être rattachée à celui de France Télévisions, la chaîne aurait sûrement été mise à contribution. Puisqu’on parle de France O, sa programmation sportive prévoit néanmoins de diffuser du cyclisme avec le Championnat de France sur piste, les tours de Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane. Mais aussi le 25e Tour de Martinique des Yoles Rondes. Au rayon nouveautés, France Télévisions, comme pour les Jeux olympiques de Pékin, a confié à Antoine de Maximy le soin de réaliser des reportages dont il a le secret en marge du Tour sur le mode de J’irai dormir chez vous. Il devrait faire le bonheur du zapping de Canal Plus.
Du classique ? Ajoutons alors les 24 Heures du Mans automobiles, ainsi que les Championnats du monde de natation à Rome (26 juillet-2 août) et d’athlétisme à Berlin (15-23 août) avec un consultant pour le moins étrange en la personne du député européen Daniel Cohn-Bendit pour le marathon final. Soit plus de 50 heures de direct sur France 2 et France 3 pour l’athlétisme.
Plus de sésame européen pour le vainqueur de la Coupe de la Ligue ?
Voici pour le côté pile. Côté face, France Télévisions a fait passer plusieurs messages. Comme ce leitmotiv : Le groupe France Télévisions reste le dernier à présenter l’ensemble des disciplines parce que nous sommes le service public et que c’est notre devoir de le faire. Ce n’est pas une corvée. Un autre message concerne la Coupe de la Ligue. Cette compétition que personne n’aime continue d’alimenter la chronique. La dernière information en date serait la suppression du ticket européen pour le vainqueur de l’épreuve. Hautement improbable, la menace est pourtant prise au sérieux par son diffuseur. Le patron des sports de France Télévisions a menacé de dénoncer le contrat avec la Ligue de football professionnel (LFP) si tel était le cas. On m’a fait part de cette volonté de certains. Il n’en est pas question. La Ligue fait des efforts pour rendre cette compétition intéressante, tout comme nous. Si on retire cette place qualificative en UEFA pour le lauréat, cest pire qu’une condamnation à mort. La Coupe de la Ligue deviendrait une succession de matches amicaux et nous reprendrions nos billes, prévient Daniel Bilalian. Une menace déjà usitée avec la Coupe d’Europe de rugby il y a deux ans lors du conflit anglo-anglais. Au passage, le patron des sports du service public confirme la proposition de renouvellement formulée par son groupe de 10 millions d’euros par saison (contre 12 millions dans le contrat actuel) pour la période 2009-2012. Notre prix montre notre intérêt pour la compétition, tout en tenant compte de la crise, indique M. Bilalian. La crise est là, elle n’épargnera pas le monde du sport, qui a un peu de mal à se faire à cette idée. L’équation n’est pourtant pas simple à résoudre. Comme le souligne Daniel Bilalian, un événement sportif reste unique. D’où sa résistance à la baisse. Vous payez toujours trop cher un événement, mais celui qui ne l’a pas, ne l’a pas…, résume le Directeur des Sports de France Télévisions.
Seul en lice, France Télévi-sions attend la décision de la LFP à ce sujet qui a jusqu’au mois de juin pour se prononcer. Celle-ci cherche actuellement des partenaires susceptibles de maintenir l’intérêt financier de l’épreuve (environ 17 millions d’euros de prix cette saison).
Par ailleurs, Daniel Bilalian a indiqué que les discussions portant sur la renégociation du contrat avec la Fédération française de tennis (FFT) étaient reportées à la rentrée. En effet, face à l’incertitude juridique qui pèse sur Orange, la FFT préfère attendre afin d’y voir plus clair avant de lancer sa consultation sur les droits de retransmission de Roland-Garros pour la période 2010-2013.