Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) rendra entre le 1er et le 15 juin ses conclusions sur les conditions dans lesquelles les opérateurs de jeux en ligne pourront faire de la publicité à la télévision et à la radio. Sa décision, très attendue, est déjà controversée. Voici pourquoi.
Le gendarme de l’audiovisuel avait lancé le 23 avril une consultation publique sur le sujet. Celle-ci s’est achevée. La consultation proposait plusieurs options. Trois pour la télévision. Selon la première, toute publicité et parrainage seraient interdits de 6 à 9 heures, de midi à 14 heures et de 17 heures à 21 heures les lundi, mardi, jeudi et vendredi ; et les mercredi de 6 heures à 23 heures. Selon la deuxième option, la publicité serait interdite de 5 heures à 22h30. La troisième propose d’interdire la publicité sur cette même tranche, mais accorde des autorisations exceptionnelles à l’occasion des retransmissions sportives, hippiques, ainsi que cinq minutes avant et après ces programmes. Complexe ? Pour le moins. Pour les radios, le CSA proposait deux options. Dans la première, la publicité serait interdite de 17 heures à minuit. La seconde option laisse la publicité interdite de 17 heures à minuit, mais des autorisations sont envisagées lors de la retransmission de compétitions sportives, de courses hippiques ainsi que cinq minutes avant et après ces programmes.
En outre, le CSA préconise que tous les messages publicitaires respectent les lois sur la protection des mineurs. Selon une première option, les messages ne doivent pas laisser penser que les mineurs peuvent jouer. Une autre option propose de mentionner dans tous les messages publicitaires télévisés que ces jeux sont interdits aux mineurs.
Divers patrons du paysage audiovisuel français sont venus au CSA pour s’opposer à ses propositions. Les acteurs de l’audiovisuel plaident en faveur de la responsabilité des éditeurs et l’absence d’interdiction horaire, si ce n’est autour des émissions jeunesse et dans les chaînes jeunesse.
200 à 250 millions d’euros d’investissements publicitaires sur trois ans
Ces propositions ont été jugées par certains intervenants d’une extrême sévérité, mais le CSA souligne que sa mission première est la défense de l’enfance et du jeune public, ainsi que la lutte contre les opérateurs illégaux. Un rapprochement des positions est-il impossible ?
La décision du CSA sera épiée. Car les conséquences peuvent être importantes. Selon Paul Bougnoux de Largillière Finance, les investissements publicitaires liés aux opérateurs de jeux d’argent en ligne peuvent être estimés entre 200 et 250 millions d’euros sur trois ans.
Mentions légales pour les jeux en ligne
Endettement, dépendance, isolement, jouer comporte des risques et Famille, vie sociale, santé financière, êtes-vous prêts à tout miser ?. Ces messages de prévention sont proposés par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) pour encadrer la publicité en faveur des paris sportifs en ligne.